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L’étranger Salomon Mbutcho : Histoire tumultueuse d’un homme d’affaires controversé

Né le 26 août 1969 à Dakar, au Sénégal, Salomon Mbutcho est un homme d’affaires français, spécialisé dans le financement de projets immobiliers. Marié et père de famille, Mbutcho est le vice-président et fondateur de MortgageTrust & Investments SA, une société au capital d’un milliard de francs CFA (1 000 000 000 F CFA), dont le siège social se situe au Burkina Faso, à Ouagadougou. Si son succès dans les affaires immobilières lui a permis de se tailler une place de choix dans l’arène entrepreneurial africaine, son parcours est cependant émaillé de zones d’ombre.

Mbutcho

Après des études de Business Administration à Boston, aux États-Unis, Salomon Mbutcho a vécu près de vingt ans entre Boston et Greensboro, une petite ville du Maryland. Ce n’est qu’en 2009 qu’il décide de revenir en Afrique. Il répond à l’appel de l’ancien président sénégalais Abdoulaye Wade, lequel encourageait les Sénégalais expatriés à revenir participer au développement de leur pays. C’est dans ce contexte qu’il se lance dans l’immobilier, d’abord en Sénégal, puis dans d’autres pays africains.

En tant qu’entrepreneur, Mbutcho se distingue par une grande capacité à mobiliser des fonds et à mettre sur pied des projets ambitieux. Sa société, MortgageTrust & Investments, se spécialise dans le financement de logements, un secteur stratégique dans de nombreux pays africains où le besoin en logements abordables est pressant. Ce qui le pousse à fonder également Scac Afrique, une autre entreprise immobilière qui se fixe pour mission de répondre à ce besoin. Cependant, l’histoire de Mbutcho n’est pas simplement celle d’un entrepreneur prospère. Derrière la façade d’un homme pieux et résilient, animé par une « profonde foi en Dieu » et un désir de « donner de la valeur ajoutée au monde », comme il aime le répéter, plusieurs controverses sont venues ternir son image et menacer son empire.

Les débuts prometteurs de Scac Afrique avant l’avènement des polémiques

Fondée en 2009, la société Scac Afrique lance une campagne de communication à grande échelle. Elle propose des terrains à des prix défiant toute concurrence, sans apport personnel, ni garantie, avec des mensualités « sur mesure ». Le slogan est clair : rendre l’immobilier accessible au plus grand nombre. Ce modèle attire rapidement des milliers de clients, en particulier au Sénégal, où le besoin en logements est immense.

Sur la page d’accueil du site de Scac Afrique, l’entreprise se présente comme un acteur de premier plan dans l’habitat social en Afrique. Elle promet des terrains et des maisons à des tarifs incroyablement attractifs, un positionnement qui la distingue des autres entreprises immobilières.

Du rêve au cauchemar ?

Malgré les promesses, le rêve immobilier de Scac Afrique s’effondre rapidement. Dès 2012, des milliers de clients commencent à exprimer leur mécontentement. Ils n’ont pas reçu les terrains pour lesquels ils ont versé de l’argent, parfois depuis plusieurs années. Mbutcho lui-même avoue avoir enregistré 4 000 victimes, dont 500 avaient déjà versé la totalité des sommes demandées. Certains parlent même de 7 000 victimes, ce qui représente plus de 30 000 familles concernées par cette affaire.

Les témoignages s’accumulent : des personnes de tous horizons, petites commerçantes employés de bureau, disent avoir été séduites par les facilités offertes par Scac Afrique. Les vendeuses de poisson du marché Castors à Dakar, par exemple, se sont inscrites en masse, espérant enfin acquérir un logement à un prix abordable. Beaucoup d’entre elles, tout comme d’autres souscripteurs, ont vu leurs espoirs s’évanouir.

Accusations et scandales

Face à l’ampleur de l’escroquerie, des milliers de clients portent plainte contre Scac Afrique. L’entreprise est accusée d’avoir encaissé des millions sans jamais tenir ses promesses de livraison de parcelles. Selon Adrien Ramos, président du « Collectif des souscripteurs », les clients attendent depuis 2009, sans jamais avoir vu la couleur de leurs terrains, malgré les promesses initiales. Les plaintes se multiplient, mais Salomon Mbutcho reste insaisissable.

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En 2017, alors que les plaintes montent en flèche, Mbutcho parvient à quitter le Sénégal avant que les autorités ne prennent des mesures contre lui. Il est signalé en Côte d’Ivoire, puis au Cameroun, où il tente de relancer ses activités immobilières. Pendant ce temps, son adjoint est arrêté et placé sous mandat de dépôt, mais cela n’apaise en rien les tensions, les victimes continuant de réclamer justice.

Tout s’effondre 

Mbutcho, malgré son absence prolongée du Sénégal, continue de susciter l’intérêt des médias et des autorités dans plusieurs pays africains. Alors que Scac Afrique est sous le coup de multiples enquêtes au Sénégal, il est également accusé d’activités similaires en Cameroun et en Côte d’Ivoire. Le schéma semble être le même : des promesses de logements accessibles à tous, une campagne publicitaire agressive, puis des retards inexpliqués et un manque de transparence.

A partir de 2017,  près de dix ans après le lancement de Scac Afrique, Mbutcho se retrouve à la tête d’un empire en crise. L’entreprise dépasse les 7 000 victimes, et les plaintes continuent d’affluer. Les mensualités initiales, fixées à des montants abordables, ont progressivement triplé, laissant les souscripteurs dans une situation intenable. En réponse à cette crise, les clients se regroupent en collectif et font appel au président Macky Sall pour obtenir justice.

En parallèle, d’autres scandales éclatent, on parle cette fois des pratiques douteuses de Mbutcho. Dakar Actu, un média sénégalais, évoque dans plusieurs articles les « combines » de Scac Afrique et expose au grand jour les failles de l’entreprise, qui semble avoir opéré avec peu de transparence.

Salomon Mbutcho : l’homme de lettres à la plume prolifique 

Homme d’affaires à la réputation contrastée, Salomon Mbutcho reste un écrivain à la plume prolifique. Tout au long de sa carrière en tant qu’homme de lettres, il a commis de nombreuses œuvres qui ont reçu un bel accueil auprès de la critique. 

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