Quelques heures après l’assassinat par des combattants séparatistes, de 15 éléments du Bataillon d’intervention rapide à Bamessing dans la région du Nord-Ouest, Jean De Dieu Momo a adressé un message de d’encouragement, de félicitation, de réconfort et de reconnaissance à ceux qui continuent de lutter sans relâche pour la paix. Leblepparle.com vous suggère ci-après, l’intégralité de la lettre du président du Paddec.
Lettre aux soldats Camerounais.
Braves hommes, vous avez choisi d’exercer un métier difficile, celui de vous consumer pour protéger les vies des hommes, des femmes et des enfants.
Même les épreuves les plus insoutenables de votre formation n’ont pas entamé votre vaillance.
Vous avez été fortifiés au devoir de veiller comme des sentinelles, lorsque la nation tout entière dort. De neutraliser tout danger qui menace la vie de notre cher et beau pays le Cameroun.
Dans cette douloureuse mission, jamais vous n’avez laissé voir vos larmes, jamais l’on a entendu vos cris, jamais votre sang n’a été aussi répandu sur les terres de nos pères.
Sous les vents secs et froids, comme sur le sable chaud du septentrion, vous combattez pour nous.
Dans les eaux froides et les marécages éprouvant de nos côtes, vous combattez pour nous.
Sous les pluies battantes, des forêts et montages du NOSO, vous combattez pour nous.
Vous ne connaissez pas le jour, vous ne connaissez pas la nuit, vous êtes de tout temps. Toujours avec ces treillis, souillés, à chaque fois de sueur, de sang, et de cervelles de vos camarades. Vous ne tenez qu’à une mission ; protéger les Hommes, leurs biens, et l’intégrité du Cameroun.
Devant le mépris des uns et l’inconsidération des autres pour votre engagement, vous restez des professionnels.
Face à la décapitation, l’amputation de vos camarades, vous n’avez pas la parole, car vous incarnez la grande muette.
Face à la guerre que vous imposent même vos frères d’une même mère, vous ne devez pas abandonner, car vous incarnez l’ordre.
Face à la trahison des riverains pour lesquels vous luttez, vous devez poursuivre votre mission, car vous incarnez le sacrifice.
Face aux accusations de ces hommes à la plume, au micro et leurs débatteurs de la pire espèce, vous restez attachés à vos missions, car vous incarnez l’honneur et la fidélité.
Face aux cancres politiques qui vous attribuent l’appartenance à un homme, vous restez, loyaux, car vous incarnez les forces armées de la nation camerounaise tout entière.
Face aux accusations d’un certain type d’organisations et de lobbies politico-financiers, vous ne devez pas vaciller, car vous incarnez la stabilité du pays.
Le bénéfice des droits de l’homme, c’est toujours pour les autres et jamais pour vous. Les fortes demandes d’enquêtes, c’est toujours quand l’adversaire n’a pas eu raison de vous.
Soldat victime, reste un oxymore. Toute bavure vous est impardonnable. Car pour certains, vous êtes formés. Comme si la formation suffit à un médecin pour ne pas faire d’erreur médicale, à un chauffeur de ne pas être auteur d’une hécatombe, à un journaliste de ne pas involontairement divulguer une information erronée, à un tireur de penalty d’en rater un.
Qui reconnaîtra votre utilité ? Même pas vos enfants qui à peine nées vous en veulent déjà de grandir loin de votre affection. Même pas vos épouses qui ne profitent jamais assez des doux moments vespéraux rythmés par votre vigueur juvénile.
Malgré tout, je viens vous dire que vous tenez le bon bout et cela gêne les ennemis de la république.
Combattez ! Combattez soldats ! Pour enseigner aux autres l’amour de la patrie, le sens du sacrifice.
Combattez ! Combattez soldats ! Pour qu’on ne se souvienne pas de votre importance que lorsqu’il se fera tard.
Combattez ! Combattez soldats ! Car vous êtes le dernier verrou, serrez-le encore plus fort.
Cette lettre, je vous la devais, en signe de remerciement pour vos vies sacrifiées au nom des nôtres à protéger.