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Liberté provisoire. Un pays Africain veut acceuillir Gbagbo

Le changement de la majorité en France, les impasses du processus de réconciliation en Côte d’Ivoire et la volte-face du régime Ouattara, qui ferme désormais la porte à la Cour pénale internationale (CPI) après l’avoir instrumentalisé pour éloigner du pays l’adversaire redouté, concourent-elles à faire bouger les lignes, notamment en ce qui concerne le cas Gbagbo? En tous cas, quelques mouvements tectoniques sont perceptibles.

Laurent Gbagbo



Un pays Africain veut recevoir Gbagbo

Le Nouveau Courrier l’avait annoncé en exclusivité dans son édition du 27 avril dernier. «Selon nos informations, ce sera avant le 18 juin prochain. Incarcéré à la prison de Scheveningen, aux Pays-Bas, dans le cadre de la procédure ouverte contre lui par le procureur de la Cour pénale internationale – Louis Moreno-Ocampo, qui sera bientôt remplacé par son adjointe Fatou Bensouda –, le président Laurent Gbagbo va faire une demande de mise en liberté provisoire avant l’échéance de la très attendue audience de confirmation des charges.» A un peu plus d’un mois de la fameuse audience tant attendue, le dossier est désormais sur les rails, si l’on en croit Alain Cappeau, conseiller du plus célèbre prisonnier politique d’Afrique et auteur de l’ouvrage «Laurent Gbagbo, la conscience ivoirienne». Qui a fait cette confidence à l’occasion d’une réunion publique samedi dernier dans la librairie L’Harmattan de la Rue des Carmes, à Paris. Alain Cappeau a également annoncé à l’auditoire qu’un pays africain avait accepté d’accueillir le président Gbagbo dans le cadre de sa demande de mise en liberté provisoire et de le recevoir avec les honneurs dus à son rang. Un pays dont il a refusé de dire le nom, pour des raisons diplomatiques et de confidentialité évidentes.

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Maintenant qu’elle est bien avancée et «dans les tuyaux» de la CPI, la demande de mise en liberté provisoire de Laurent Gbagbo – qui a pour lui de ne pas être un chef de guerre à l’instar de beaucoup de détenus qui se trouvent à La Haye – sera-t-elle activée dans un délai raisonnable par la Cour, dans un contexte où la collusion entre le procureur et un régime ivoirien qui tente d’instrumentaliser à son profit la justice internationale saute aux yeux ? Bien entendu, la question est hautement politique et tout dépendra des rapports de force qui s’établiront entre les différents lobbies qui influencent les juges. Ce serait en tout cas un bon signal pour une opinion africaine persuadée que les juridictions internationales servent à humilier les adversaires de l’Occident et à asseoir le pouvoir de leurs alliés quels que soient leurs crimes.

Banny veut aller voir Gbagbo à la Haye mais a peur de Ouattara

L’information circulait dans certains cercles fermés depuis la semaine dernière. Et Jeune Afrique a décidé de lever le lièvre. «Charles Konan Banny, président de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR, ndlr), envisage de rendre visite à Laurent Gbagbo, l’ancien président ivoirien, à la prison de la Cour pénale internationale près de La Haye. Ce qui permettrait d’engager des discussions sur le processus de réconciliation. La rencontre pourrait avoir lieu avant l’audience de confirmation des charges retenues, en principe le 18 juin.» Le Nouveau Courrier a enquêté sur ce projet de rencontre.

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Et il ressort de nos investigations que Banny souhaitait plus que tout que ce projet de rencontre avec Gbagbo reste secret. Et pour cause : l’ancien Premier ministre et président de la CDVR redoute les faucons du régime, dont Alassane Ouattara est objectivement le plus extrémiste derrière ses dehors mielleux. Le président Gbagbo acceptera- t-il de recevoir Banny, son ancien Premier ministre ? Les proches de ce dernier semblent persuadés que oui, tandis qu’un observateur exprime son scepticisme. «Pour que Gbagbo le reçoive, il faut bien qu’il soit capable de lui donner quelque chose de son côté. Or sa marge de manoeuvre est bien mince…», constate-t-il. «Manoeuvré» par les faucons du RDR et de son propre parti, le PDCI, Banny pourrait bien être plus intéressé par son propre sauvetage que par celui de la Côte d’Ivoire.

                                               


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