Alors que le jeune prodige du Centre de formation du Fc Barcelone vient de cracher sur une convocation du sélectionneur de l’équipe nationale de football pour le match Cameroun-Portugal, ses proches croient savoir qu’il serait une victime collatérale des démêlés entre Samuel Eto’o et son ex conseil juridique.
Un forfait qui fait grand bruit. Un désistement retentissant. Une nouvelle affaire qui vient secouer la tanière au moment où les yeux sont désormais rivés vers le Brésil. C’était lui le dernier sur la liste des Lions attendus à Leiria en vue de la confrontation Cameroun-Portugal. Mais à la fin il n’est plus venu. Jean-Marie Dongou a été officiellement déclaré forfait mardi soir par le staff technique qui a constaté avec une boule au cœur, que la pépite du centre de formation du FC Barcelone ne rejoindra plus ses coéquipiers dans la tanière. « Jean-Marie Dongou ne rejoindra pas la sélection nationale à Leiria pour affronter le Portugal ». Confirmation faite par Raphaël Nkoa, Team press officer des Lions indomptables. La raison de ce forfait ? Personne jusqu’à ce jour ne s’est encore prononcé (officiellement) sur ce désistement de dernière minute. Lequel alimente déjà les commentaires de l’homme de la rue.
Dans les bureaux, les stades et les salles de thé, le sujet est à l’ordre du jour. Que dire des réseaux sociaux où les internautes en ont vite fait un scoop, au point d’annoncer dans les heures qui suivent, des nouveaux développements ? Certains parlent, soutiennent mordicus, que Eto’o a fait fuir Dongou. D’autres estiment que le divorce est consommé entre les deux stars. En effet, selon des sources concordantes, Jean-Marie Dongou a boudé l’appel du drapeau parce qu’il est « victime d’une mésentente entre Samuel Eto’o fils et son ex-conseil juridique, l’Espagnol José Mata Mesales ». Les deux ne s’entendent plus depuis environ quatre ans et, comme Jean-Marie est resté contractuellement sous la tutelle de Mesales, cette situation n’est pas vue d’un bon œil par l’attaquant de Chelsea. Lequel aurait piqué une colère noire contre son protégé.
Profondément ulcéré parce qu’Eto’o lui en veut particulièrement, le jeune joueur aurait décliné les contours de l’affaire au staff technique des Lions pour s’excuser de son absence. Car, las de subir les menaces de son ex mentor. Info ou intox ? Nouvelle campagne de dénigrement contre le capitaine des Lions ou aveu d’un poucet qui n’en peut plus d’essuyer les foudres d’un mentor courroucé ? Quoi qu’il en soit, la version (officielle) de Dongou, de Samuel Eto’o et même celle des autorités en charge de la sélection nationale, reste attendue.
Elément d’influence
Passée la nationalité partagée par les deux footballeurs, Dongou doit en effet son passage au Barça au quadruple ballon d’or africain et à sa fondation Fundesport, qui offre une passerelle de choix aux plus jeunes talents camerounais vers certains des anciens clubs de l’homme aux trois Champions league, dont les blaugrana, qui ont donc invité Dongou à faire le grand saut en 2008, alors qu’il n’avait pas encore 13 ans. Depuis, le joueur expérimente la trajectoire limpide du talent catalan, qui passe des équipes de jeunes à la réserve, avec une chance en équipe première. Aligné pour la première fois en seconde division avant son 17e anniversaire, au cours de la saison 2011/2012, il a disputé un exercice complet en Liga Adelante sur la précédente campagne, présentant des statistiques honorables (5 buts en 32 rencontres).
Techniquement à l’aise, vif et pouvant évoluer à bien des postes quand bien même sa position de prédilection demeure la pointe de l’attaque, ce joueur de poche (1,73m) est plus un élément d’influence que de statistiques, avec de grandes qualités techniques. Pas exactement le profil d’un Samuel Eto’o. Mais suffisant, cependant, pour susciter la fierté du Cameroun, qui attend avec impatience de le voir (re) évoluer avec les Lions indomptables au côté de son père spirituel. Est-ce déjà la fin de l’idylle entre le « rejeton » et son mentor ? Le temps nous en dira davantage.