Journaliste en service à la télévision privée Canal 2 International, le livre intitulé «Démocratie aux royaumes de Gudwena» qu’il vient de mettre sur le marché littéraire fait une description plus ou moins caricaturale de la situation politique actuelle en Afrique.
«Démocratie aux Royaumes de Gudwena». C’est le titre du livre que vient de publier le journaliste camerounais Ruben Malick Djoumbissie. Il s’agit d’un ouvrage de 94 pages qui peint dans un style théâtral le paysage politique de l’Afrique, marqué par une démocratie en trompe-l’œil.
«Le constat que nous faisons dans ce livre, c’est que les problèmes actuels du continent africain sont dus à l’échec du jeu démocratique qui anime la scène politique. Pour nous, il n’existe pas de démocratie en Afrique… Parce que l’Afrique est un continent où un individu peut vivre 40 années de sa vie en étant Chef d’État. En s’affirmant au détriment de la société comme étant l’unique légataire de l’exercice du pouvoir. Au nom de la Démocratie, il peut changer autant de fois la constitution pour rester autant de décennies possibles à la tête de l’État. Nous disons que cette forme de démocratie ne respecte pas les canons universels en matière de démocratie», martèle l’auteur.
Mais n’allez surtout pas penser que le journaliste en service à la télévision privée Canal 2 International s’est inspiré de la situation politique du Cameroun, où, Paul Biya, le Président actuel fêtera bientôt sa 34e année à la tête du pays. Une longévité rendue possible grâce à des changements intervenus dans la loi fondamentale du pays.
«Le livre se situe au-delà des contingences. Nous ne pouvons pas parler du seul cas du Président Paul Biya, ni de celui de Sassou Nguesso et encore moins du Président Eyadéma, d’Omar Bongo Odimba ou de monsieur Idriss Deby. On ne peut pas parler des individus parce que, ces individus, ils sont au pouvoir et sont maintenus par un système qui est celui que nous appelons le néocolonialisme», se défend-il.
Quoi qu’il en soit, Malick Djoumbissie estime que les Chefs d’États africains ne servent pas leurs populations qui au moindre soulèvement risquent de se faire écraser par «des artilleries militaires très lourdes» des grandes puissances, promptes à intervenir pour asseoir l’autorité du dirigeant menacé.
Ce livre sert de rampe de lancement au Mouvement africain de la pensée universelle, une création du journaliste camerounais qui sera lancée officiellement le 5 septembre 2016. «Le Mouvement africain de la pensée universelle, c’est notre proposition pour une Afrique capable de proposer au reste du monde un modèle de civilisation qui s’inspire de ses valeurs culturelles. Quand vous voyez la situation du monde actuellement, vous voyez des individus qui se déchirent sous la bannière de ce que nous appelons des replis identitaires. C’est justement parce qu’aucun groupe ne s’est levé pour dire qu’il faut bâtir la citoyenneté universelle afin que les groupes puissent garantir ce que nous appelons la «Communication intercontinentale»», explique Djoumbissie.
Ce mouvement qui se distingue du panafricanisme souhaite entre autres donner à l’Afrique, la possibilité de «jouer sa partition dans le récital conceptuel du monde afin de pouvoir participer de manière flamboyante à l’éclairage de la marche du monde». Ruben Malick Djoumbissie pense que la révolution africaine doit s’appuyer sur des structures sociales ou des institutions qui tirent leurs origines des legs ancestraux africains.