Le Barreau du Cameroun monte au créneau pour contester l’arrêté du préfet du Mfoundi, Emmanuel Mariel Djikdent, qui restreint la liberté de circulation des personnes dans le département. Cette mesure, jugée illégale et liberticide, pourrait faire l’objet d’une action en justice.
Me Mbah Eric Mbah, bâtonnier de l’Ordre des avocats du Cameroun, a adressé une correspondance au préfet Djikdent le 17 juillet dernier, lui demandant d’annuler son arrêté. « À défaut, le Conseil de l’Ordre envisage de donner au bâtonnier de l’Ordre mandat pour entreprendre en son nom, toutes les actions qu’il juge utiles à la sauvegarde des valeurs républicaines d’unité et d’intégration et redonner au peuple camerounais l’opportunité de vivre dans un pays apaisé », comme on peut le lire dans une lettre adressée justement par le bâtonnier, Me Mbah Eric Mbah (photo) au préfet du Mfoundi, ce 17 juillet.
Violation du préambule de la constitution
Les avocats fondent leur contestation sur plusieurs arguments. Premièrement, l’arrêté viole les droits et libertés fondamentaux garantis par la Constitution, notamment le droit de se fixer en tout lieu et de se déplacer librement. Le préambule de la constitution en vigueur qui dispose que « tout homme a le droit de se fixer en tout lieu et de se déplacer librement, sous réserve des prescriptions légales relatives à l’ordre, à la sécurité et à la tranquillité publics », rappelle Me Mbah. Deuxièmement, une jurisprudence similaire existe : en 1970, le juge administratif avait annulé un arrêté préfectoral similaire interdisant à un individu de séjourner dans le département du Mfoundi. Le Barreau du Cameroun réaffirme son attachement aux principes de l’État de droit et à la défense des libertés individuelles. L’organisation est déterminée à utiliser tous les moyens légaux à sa disposition pour faire annuler cet arrêté liberticide.