Lorient comptait beaucoup sur le Ghanéen Majeed Waris en attaque, mais c’est Benjamin Moukandjo qui éblouit depuis le début de la saison, l’attaquant camerounais étant co-meilleur buteur de Ligue 1 après 13 journées avec Zlatan Ibrahimovic avec 9 réalisations.
A 27 ans depuis quelques jours, Moukandjo confirme enfin l’immense potentiel qu’on lui prête depuis ses années de formation à la Kadji Sport Académies, dans la banlieue de Douala, sa ville natale.
A 17 ans, sa vitesse, sa technique et son sens du but lui valent d’être comparé à l’enfant du pays, aussi passé par la KSA, Samuel Eto’o. Une comparaison pesante, qu’il n’a jamais assumée, répondant invariablement « ce n’est pas moi qui ai fait cette comparaison » lorsqu’on l’évoque devant lui.
En France depuis ses 18 ans, il a connu un parcours inégale de Rennes à Nîmes, puis Monaco, Nancy et enfin Reims l’an dernier, dont il a été l’un des grand artisans du maintien avec ses 8 buts qui ont rapporté 16 points, même s’il a surtout été utilisé comme joker de luxe (31 matches disputés, dont 19 titularisations). Flairant le bon coup cet été, Lorient l’a fait signer pour deux ans.
« C’est une superbe réussite, on en est très fier », s’est réjoui Alex Hayes, le vice-président des Merlus. » ’Mouk’ fait un début de saison très plein. Il est en train de faire une vraie démonstration de l’art de l’attaquant moderne, parce que c’est un joueur qui joue sur le côté, joue en 9, joue en 10″, a-t-il poursuivi. « Je ne m’attendais pas, quand je suis arrivé ici, à connaître un début de saison aussi prolifique », a assuré, modestement le principal intéressé.
Record déjà battu
Le jeune homme qui s’exprime tout aussi remarquablement devant les journalistes en conférence de presse, qu’avec ses pieds sur le terrain, affiche des statistiques impressionnantes. Avec 9 buts en 13 matches il a déjà battu son record dans l’élite de la saison passée, avec Reims.
Dans une équipe qui a vu passé nombre de bons avant-centres comme André-Pierre Gignac, Kevin Gameiro, Vincent Aboubakar ou Jordan Ayew ces dernières années, il faut remonter à 14 ans et les 10 buts de Jean-Claude Darcheville en 2001/2002 pour trouver un attaquant aussi prolifique après 13 journées. Il est redoutable de réalisme, puisqu’il ne lui a fallu que 14 tirs cadrés, sur 31 tentatives, pour inscrire ses 9 buts, alors qu’il en a fallu 23 cadrés sur 43 à Zlatan pour atteindre le même total – en huit matches joués par le Suédois contre 13 pour son rival, il est vrai.
Cette réussite soudaine n’est cependant pas une surprise pour les Lorientais. « Il profite de tout le travail de ses coéquipiers mais c’est aussi quelqu’un de très généreux, au-delà de ses qualités et de son talent. Il est parfaitement dans l’état d’esprit collectif de l’équipe et il récupère aussi les fruits de cela », a commenté à son sujet Sylvain Ripoll, récemment.
Le principal intéressé assure ne pas se focaliser sur ses statistiques, aussi flatteuses soient-elles. « Ce n’est pas une fin en soi, je ne vais pas me limiter à ça. Je vais essayer d’aller chercher beaucoup plus loin, je sais que je peux apporter beaucoup de choses », a-t-il expliqué. Il se réjouit en tout cas de se mesurer indirectement au géant suédois sur lequel il ne tarit pas d’éloges. « C’est quelqu’un qui a un très fort caractère et qui assume tout ce qu’il fait et tout ce qu’il dit. Dans notre milieu ou dans la vie de tous les jours, il en faut », a-t-il avancé.
« On ne peut que l’admirer, le regarder et espérer faire comme lui. Ne serait-ce que la moitié de ce qu’il fait ce serait déjà beau. C’est une source d’inspiration : pour moi et pour beaucoup d’autres joueurs, il devrait l’être aussi », a-t-il conclu.