Outre le siège de cette unique instance d’orientation, de décision et de coordination des actions et initiatives sous-régionales en matière de conservation et de gestion durable des écosystèmes forestiers, l’un des immeubles appartenant à la succession de Sama Ayissi et plusieurs autres biens ont été détruits par le maire de la ville de Yaoundé, Luc Messi Atangana. Il dit avoir reçu des « instruction du chef de l’État » pour sécuriser ses biens.
En effet, selon les documents exclusifs à lebledparle.com, le maire de la ville de Yaoundé, par voix d’huissier a notifié en date du 4 janvier 2021 à feu Sama Ayissi Gustave, de sa mise en demeure N°003/MD/VY/SG/DUACV/nom/2021, l’enjoignant de libérer les emprises du domaine privé du président de la République Paul Biya l’accusant au passage d’avoir « empiété sur ce dernier par la construction de deux immeubles dont l’un abrite la mission diplomatique, la Commission des Forêts d’Afrique Centrale (Comifac).
Ladite mise en demeure donnait à la succession de Sama Ayissi, un délai de 2 semaines, faute de quoi, il procédera à la démolition pure et simple de l’immeuble abritant les services de la COMIFAC, conformément à la loi N°2004/03 du 21 avril 2004 régissant l’urbanisme au Cameroun.
Informé de la situation, apprend-on, le secrétaire exécutif de la Comifac portera l’affaire à l’attention du Président en exercice de cette institution diplomatique, Jules Doret Ndongo. Ce dernier va inviter le super maire de Yaoundé à sursoir à son initiative.
Ignorant cette requête du ministre des Forets et de la Faune, qui va d’ailleurs en droite ligne avec l’esprit de l’article 116 de la Loi N°2004/03 du 21 avril 2004 évoqué plus haut, Luc Messi Atangana effectuera personnellement une expédition punitive dans la matinée du 26 janvier 2021 au quartier Ntougou 2, non loin du Palais des Congrès en compagnie d’une horde d’engins de type Caterpillar pelle et d’agents des forces de maintien de l’ordre.
Il procèdera sans sommation préalable à la démolition de cet immeuble et sa clôture au grand dam du personnel qu’y travaille.
Un litige foncier entre deux personnes privées
Selon les faits, il est reproché à feu Sama Ayissi ainsi qu’a de nombreuses autres familles touchées, d’avoir occupé « illégalement » le domaine privé appartenant à Paul et Chantal Biya.
Pourtant, conformément aux dispositions du Code civile camerounais portant organisation judiciaire et régime foncier, la personne qui se trouve lésée dans le cas d’espace, ou troublée dans la jouissance de sa propriété foncière par empiètement d’un tiers, « doit saisir les juridictions compétentes aux fins de droit ». Le maire de la vie n’étant pas une, son intervention dans ses lieux cacherait bien d’autres choses.