Le journaliste de la station régionale de la Crtv à Garoua a pris sa plume pour rendre un hommage des plus éloquents à l’artiste décédé. Dans le même temps, il a déploré l’indifférence de la mort de ce dernier chez de nombreux Camerounais.
Luc Perry Wandji pleure Wes Madiko. La légende camerounaise de la world music est décédée dans la nuit du 25 au 26 juin des suites d’une opération médicale due à une infection nosocomiale dans la commune d’Alençon en France. Il a été inhumé dans la même commune samedi dernier. Dans un texte publié sur Facebook le 4 juillet 2021, le journaliste a salué la mémoire de l’auteur du titre « Alane ».
« Adieu sans égards au fils de Mouataba. En dehors de « Saoul Makossa » (dont le rayonnement est en partie dû au procès que l’on sait) de l’incomparable Papa Manu Dibango, Wes Madiko est, à mon sens, le premier et, à date, le seul artiste musicien camerounais, à avoir réalisé un tube planétaire. Et pas qu’un seul. Tout un album… », écrit LPW.
Le journaliste sportif considère le défunt chanteur comme l’artiste camerounais ayant connu le succès planétaire le plus retentissant. Une réalité qu’il trouve en déphasage avec le faible écho qu’a eu sa mort au pays de ses ancêtres.
« Le plus grand succès planétaire d’un artiste et d’une chanson du Cameroun, c’est donc Wes. Pas un autre. Wes est donc entré dans la légende. De son vivant ! Rien. Mais alors, rien, ne peut donc expliquer les silences assourdissants du Cameroun et des camerounais, autour du décès et des obsèques de Wes : Monsieur Wes Madiko, SVP. La quasi indifférence de la nation devant cette étoile qui vient d’entrer dans le règne éternel des « lumières du monde », est la preuve, pour qui osait encore en douter, que nous sommes une société en état de « mort spirituelle », déplore-t-il.
«un peuple qui ne sait pas célébrer ses héros»
« Un peuple qui ne sait pas remuer sa mémoire, pour célébrer ses héros, parmi les plus valeureux, quand surviennent les grands moments de son histoire, ces heures sombres qui interrogent sa mystique et le verbe de son génie, a déjà renoncé à faire société. Cher Wes, pour l’hommage que je n’ai pas su te rendre, faute d’avoir trouvé les mots justes et le juste mot, je m’incline maintenant en repentance devant le son de ta voix et l’écho de tes chansons inspirées des dieux. Et pour l’aurevoir, avant les adieux, je te dis (en ton Bafun natal) « Nsomi », conclut-il.