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Coronavirus au Cameroun : Pour Russel Ponty Zambo, il faut s’adapter pour survivre

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Selon le dernier pointage du ministre de la santé, le Cameroun passe à 284 cas positif de Covid-19. La ville anglophone de Buea entre dans le décompte avec 1 cas qui est décédé selon le Dr Manaouda Malachie. Donc au total, 267 personnes font encore la maladie. Total morts:7 Total guéris 10.


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Gouvernement du Cameroun – DR

Le gouvernement seul ne peut pas s’en sortir, il faut les apports et les contributions intellectuelles de tous ses enfants. C’est ainsi que Russel Ponty Zambo, Chercheur en sociologie et Expert en orientation conseil a décidé d’apporter sa modeste contribution à travers une tribune publiée sur Facebook.

Lebledparle.com vous propose l’intégralité de la tribune.

Je voudrais aujourd’hui, et certainement en raison de l’urgence que nous impose la nouvelle atmosphère planétaire, donner ici ma modeste contribution à l’ensemble des réflexions posées sur le Covid-19.

Il faut commencer par se rendre compte d’une évidence : le caractère alarmant et meurtrier de ce virus à l’échelle de tous les pays, des plus nantis au plus démunis, en passant par les plus moyens. Oui, la pandémie du coronavirus nous afflige et nous oblige.

En raison de sa conjoncture socioéconomique, le Cameroun, chacun sait bien évidemment où le positionner dans cette échelle internationale. Du point de vue socio-anthropologique aussi, la camerounité est, disons les choses avec franchise en ces temps, mal préparée à une densité morale qui puisse gérer efficacement la crise sanitaire actuelle. La pandémie du Covid-19 place pourtant aujourd’hui les États, les nations, les sociétés, les individus à une véritable problématique de la riposte et de la régulation sociale. Une régulation qui se décline comme on le sait, en régulation autonome (individus), régulation intermédiaire (sociétés, autorités, entreprises) et régulation de contrôle (État). La question qui se pose aujourd’hui est donc tout aussi lié à chacune de ces régulations : peut-on mettre le camerounais face à sa responsabilité et espérer sur sa disciplinarisation automatique ? Peut-on espérer une densité morale de la part d’une administration publique et sécuritaire, si on faisait le choix de leur attribuer la distribution des mesures de prises en charges collectives, pour soutenir les familles totalement confinées du fait de la crise ? Peut-on reposer tous les espoirs sur un État comme le nôtre ? La vérité est qu’on ne peut que gloser et gloser encore sur ces problématiques, même à gorges déployées, on aura encore et toujours des raisons pertinentes de discuter. S’il n’y a évidemment pas de panacée, ii faut pourtant aller vers l’absolu, c’est-à-dire la solution la plus susceptible d’avoir moins d’impacts mais plus d’efficacité sociale face à la crise qui gagne de plus en plus du terrain. Cela s’impose d’ailleurs comme une urgence de l’heure.

S’il faut cracher le morceau, disons-le, « confinement total » voilà la pomme de discorde entre ceux qui évoquent la question de la survie des ménages dépendant de l’économie informelle, du quotidien et qui craignent une tension sociale où le problème de la survie liée à la nourriture se posera bien avant même l’agressivité du Covid-19 dans les familles démunies. Et ceux qui posent l’idée que nous existons d’abord pour vivre. Dans cette mesure, le confort de notre vie est à posteriori. Il n’est donc pas strictement nécessaire aujourd’hui de manger trois fois par jour ou de se faire des choix gras en raison de la hausse plutôt machiavélique des prix sur le marché. L’un ou l’autre Camp n’a ni totalement tort ni totalement raison. Aucune position n’est supérieure à une autre. Mais, les idées qui jaillissent dans cette palabre populaire ne se valent pas aussi. Pour ma part, je crains que la solution adéquate ne soit que la découverte d’un véritable traitement. Les régulations sociopolitiques face à cette crise ne sont que de mesures limitant pour la propagation de la maladie. Elles ne peuvent que limiter la casse, rien de plus. Je voudrais me résumer par un raisonnement plus ou moins cynique et fataliste.

– Que ceux qui ont des moyens pour s’auto-confiner le fassent ;

– Que ceux qui n’ont pas ce luxe se disciplinent en affrontant l’agressivité de la nature ;

– Que l’État prenne toutes ses responsabilités, en faisant que se rachètent enfin ces mots aujourd’hui galvaudés : « rigueur et moralisation ». Et qu’il prenne convenablement en charge les cas dépistés. Tout en accompagnant efficacement les populations.

– Que des organismes intermédiaires apportent un soutien sacré à l’État, qui ne peut contenir seul les enjeux de la crise.

Finalement, il faut reconnaître qu’on est dans une phase planétaire de sélection naturelle (Darwinisme revisité). Il faut s’adapter, évoluer (pas seulement biologiquement mais avant tout du point de vue de la densité morale) pour survivre. Quoiqu’il en soit, les fins mots auxquels chacun se confronte aujourd’hui sont d’abord « la métaphysique de la survie » et « le règne de la vie ». Mais en intermédiaire des deux, il faut poser un cordon d’argent fait d’autodiscipline et de responsabilité individuelle et collective. On peut donc aussi réguler par ce raisonnement par l’absurde : face à la mort qui rôde comment, individuellement, je positionne ma survie ? Qu’est-ce qu’il m’est permis de faire pour maintenir aujourd’hui le règne de la vie ? Voilà à mon sens les questions pour donner de la suite à l’histoire de l’humanité en guerre.

Russel Ponty Zambo

Pour approfondir :   Sénateur Albert Mbida sur le cas Gaëlle Enganamouit : « Que celui qui n’a jamais péché jette la première pierre »

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