Jean De Dieu Momo décrie les conséquences du covid-19, une pandémie qui secoue l’Afrique et spécifiquement le Cameroun depuis quelque temps.
Pour le ministre délégué auprès du ministre de la Justice, le coronavirus qui a déjà causé une dizaine de cas au Cameroun, est « un roi clandestin ».
Comme pour faire un parallèle aux treize mesures prises par Joseph Dion Nguté pour pallier la situation sur le triangle national, le président du Paddec déplore les conséquences du coronavirus qui modifie les comportements et prive désormais les citoyens de leurs libertés (se mouvoir, se divertir…).
Pourtant, pour venir à bout de cet «ennemi de l’humanité », « Ce n’est qu’une question de temps, d’organisation, d’intelligence et de recherche assidue », conclut-il.
Lebledparle.com vous propose l’intégralité de la publication du membre du gouvernement sur sa page Facebook le 14 mars dernier.
Le Roi clandestin
Personne ne l’attendait mais le voilà qui est arrivé subrepticement, presque sur la pointe des pieds et s’est installé dans la cité où il régente tout. Il impose sa loi et modifie nos comportements à sa guise. Il châtie sévèrement celui qui ne respecte pas la règle. Il instaure la peine de mort pour la moindre peccadille. Il impose à tous de se cloîtrer à la maison et vide les boites de nuit et autres places publiques de la chaleur humaine. Il renvoie les écoliers à la maison et interdit les embrassades et l’amour furtif. As-tu oublié de te laver les mains ? Il t’inflige la peine capitale. Il impose le port des cagoules à tous ceux qui s’aventurent hors de leur demeure. La mort est partout présente dans les esprits. La panique gagne le monde. Les États ferment leurs frontières et les compagnies aériennes annulent leurs vols. Les économies mondiales tombent en déconfiture et on tremble alentour à l’évocation du nom maudit : le coronavirus.
Ainsi que l’indiquait un penseur à bien des égards prophétique, Georg Simmel, chaque époque a un « roi clandestin » qui régit les manières d’être et de penser fondant l’être ensemble. Son action demeure longtemps souterraine. Secrète, puis discrète. Enfin, elle s’affiche au grand jour. Celui-ci semble arriver. Encore faut-il savoir le penser. Ne serait-ce que pour agir en conséquence.
Où se niche le roi clandestin contemporain ? Où trouver les formes représentatives des figures de l’imaginaire contemporain ? Dans une perspective liée à la pensée de Georg Simmel, en s’immergeant dans le monde social, nous pouvons explorer, à travers une herméneutique de la surface, la profondeur de l’univers culturel et spécifiquement l’essence de la culture pop afin de trouver diverses figures qui représentent les caractères essentiels de notre monde social-culturel.
Mais le monde en a vu d’autres. La peste, le choléra, la lèpre, le paludisme, le sida sont autant de monstres qui ont menacé l’humanité et qui ont été défaits. L’homme restera le seul Roi de ce monde et il vaincra le nouveau fléau qui nous rappelle la présence permanente du Roi clandestin dans le monde. Ce n’est qu’une question de temps, d’organisation, d’intelligence et de recherche assidue.
Fo’o Dzakeutonpoug