C’est un rouleau compression du Fonds mondial pour la lutte contre le paludisme, la tuberculose et le VIH/Sida qui est quasiment lâché sur l’Etat du Cameroun. Après avoir annoncé la réduction de sa subvention au pays de Paul BIYA, l’instance mondiale réclame désormais de l’argent à l’Etat via le ministère que dirige le Malachie Manaouda.
Ce sont des fonds mis à la disposition de l’Etat du Cameroun via le ministère de la Santé publique. Et c’est à ce titre que le Fonds mondial demande des comptes au responsable de ce département. Mieux, le Fonds mondial demande que les fonds querellés lui soient rétrocédés.
Dans la lettre que Noah Zahrobsky, Gestionnaire de portefeuille principal, Gestionnaire des subventions du Fonds mondial au Cameroun, a envoyée à Malachie Manaouda le 11 juin dernier, il est clairement mentionné : « Le tableau en annexe 2 contient les détails des montants non-conformes identifiés par l’évaluation ponctuelle citée en objet ».
Plus concrètement, « le rapport de l’évaluation de la phase une a souligné un montant des dépenses potentiellement non-conformes de USD 1 395 648,69, notamment USD 1 095 055,86 en produits de la santé contribuant à la lutte contre le paludisme, et USD 300 592,83 en coûts de gestion d’approvisionnement et du stockage liés à ces produits », poursuit-il. Ce qui fait un montant d’environ 700 millions de francs CFA.
Et ce n’est pas tout : « Nous vous prions de bien vouloir noter que des montants additionnels pourraient être classifiés comme potentiellement non-conformes à la suite d’autres évaluations ponctuelles en cours », souligne-t-il.
A cet effet, « selon les directives du Fonds mondial, le MSP (ministère de la Santé publique), bénéficiaire principal (PR) de la subvention citée en objet mise en œuvre par le Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp), dispose à présent de soixante (60) jours (jusqu’au 11 août 2024), soit pour justifier les dépenses non-conformes, soit pour rembourser les montants au Fonds mondial dans leur totalité. Passé ce délai, ces dépenses seront classées non-conformes et feront l’objet d’une lettre de recouvrement sollicitant le remboursement de leur totalité », met-il en garde le Minsanté. En excluant que les fonds du Fonds mondial participent à ce remboursement.
« Dans l’hypothèse où le PR devait procéder au remboursement suite à la réception de la présente lettre, nous rappelons que les fonds servant au remboursement ne peuvent provenir des financements décaissés par le Fonds mondial dans le cadre d’un accord de subvention passé, présent ou future entre le Fonds mondial et l’Etat de la République du Cameroun / PR », recadre le Fond mondial.
En clair, la situation pourrait s’alourdir davantage pour Malachie Manaouda.