Jules Doret Ndongo, ministre des Forêts et de la Faune que représentait le Directeur des Forêts dudit département ministériel, a accordé le 17 février 2022, une audience à l’ONG Greenpeace relativement aux multiples dénonciations faites par cette dernière sur Camvert, un projet Agro-Industriel porté par le Camerounais, Aboubakar Al Fatih et qui vise la création d’un complexe de production et de transformation de l’huile de palme dans les arrondissements de Campo et de Nyété.
Le gouvernement refléchir à nouveau sur le projet Camvert, ainsi que ses jeux et enjeux dans la localité de Campo et Nyété dans la région du Sud. En effet, la question a fait l’objet d’une audience le 17 février dernier entre le directeurs des Forêts du ministères de la Forêt et de la Faune, les responsables de l’ONG Greenpeace, et ceux de Green Dévelopment Advocates (GDA).
Les travaux qui ont duré plus d’une demi-heure ont également servi de prétexte à Greenpeace et GDA pour présenter leur rapport 29 pages de décembre 2021 sur cette affaire. Même si le représentant du ministre est resté dans une posture « équilibriste », comme l’indique Aristide Chacgom, responsable de GDA, « Le but de l’audience était de présenter au ministre, le rapport que nous avons produit sur Camvert, qui brosse les différents problèmes que ce projet cause sur le terrain », souligne-t-il.
Et d’ajouter : « Nous avons relevé les questions liées au conflit anglophone, qui sont présents dans la zone, parce qu’aujourd’hui, Camvert a déjà défriché plus de 2000 hectares de forêt. Nous avons également discuté des questions stratégiques aussi, parce la forêt de nos jours, charrie des enjeux au niveau international et d’ailleurs le ministre a représenté le Cameroun à la Cop 26 où la question forestière était au centre. Le ministre était dans une posture équilibriste pour essayer de trouver un terrain d’entente entre ce que nous avons dit dans notre rapport, et les prétentions de l’entreprise Camvert ».
Pour Ranece Jovial Ndjeudja, responsable campagne forêt chez Greenpeace Afrique la satisfaction n’est pas à son comble en ce sens où d’autres rencontres sont prévues et permettraient de mieux se situer : « Notre logique est celle de passer l’information. On souvent l’impression que les autorités, même si elles reçoivent parfois rapports venant du terrain, ces rapports peuvent être biaisés. L’idée pour nous était d’informer l’autorité nationale. Et c’est d’ailleurs l’une des recommandations que des populations sur le terrain nous ont adressées. C’est-à-dire qu’on puisse porter leurs voix au niveau des principaux décisionnaires à Yaoundé. Nous ne sommes pas particulièrement déçus, parce qu’effectivement, le directeur des Forêts, s’est montré très compréhensif, parce que comprenant peut-être la logique qui était la nôtre. Ils nous ont également fait savoir que c’était un début d’échanges et que d’autres pourront avoir lieu, afin de voir comment on évolue dans ce dossier », a-t-il confié à la presse.
De mémoire, Cameroun Vert Sarl (Camvert), est une société créée par l’entrepreneur camerounais, Aboubakar al-Fatih. Elle compte raser 60 000 hectares de forêt à Campo et Niete, une superficie équivalente à trois fois la ville de Douala, pour implanter une plantation industrielle de palmier à huile et une usine de transformation. Le projet est considéré par l’ONG Greenpeace Africa comme une véritable arnaque pour les communautés locales et autochtones dont la survie dépend en majeure partie ou essentiellement de la forêt.