Un médicament de la rue est un médicament qui se vend hors circuit normal. On peut donc avoir dans la rue de bons et de mauvais médicaments. La vente illicite des médicaments dans la rue cause un problème très sérieux qui est l’accroissement de l’automédication aboutissant à une mortalité significative, …etc. Ce problème est l’un des plus grands blocages que va connaitre l’atteinte de la Couverture santé universelle (CSU).
Selon cette définition, au Cameroun environ 80 à 90% des médicaments utilisés au quotidien sont de la rue; puisque la plus grande force d’approvisionnement est hors du circuit normal. Il est clair que l’importance de ce marché réduit la performance de notre système de santé puisque la prise en charge ne peut être maitrisée que lorsqu’on maitrise la qualité du médicament administré.
Quel est le bilan de la lutte contre les médicaments de la rue au Cameroun?
Ma réponse est Aucun. Le caractère continu des actions administratives (dans certains cas) empêche justement qu’on aboutisse à des résultats positifs. On note que la méthode a toujours été la même c’est à dire les descentes de sensibilisation, la saisie et la destruction de petits stock de médicaments qui ne sont que des solutions cosmétiques. Nos dirigeants semblent, soit ignorer volontairement le problème, soit manquer de maitrise et de solutions à ce sujet. On a donc une forte impression que chaque responsable vient vendre son image et laisse de côté le vrai problème.
Peut-on enlever le médicament dans la rue ?
Oui. Dans l’une de mes études (achevée mais pas encore publiée) en 2019 je fais une évaluation de la situation au Cameroun. Il en est ressorti que le système tel que conçu est à l’origine des médicaments de la rue. Pour cela j’ai fait des propositions très simples qui ont connu un accueil très favorable dans certains pays africains. Toutefois, au Cameroun l’heure reste à l’orgueil.
Bonne semaine à tous…
Albert Ze, Economiste de la santé