La crise politique qui secoue Madagascar depuis 2009 a eu des graves conséquences économiques, notamment pour les populations les plus vulnérables.
La Banque mondiale évoque ainsi dans une note, que malgré le potentiel économique élevé de la Grande Ile, la situation politique instable a durement impacté la croissance, pourtant de 5% par an avant la crise, et le produit intérieur brut (PIB) en 2013 est retombé à son niveau de 2001.
Avec une forte croissance démographique avec 3 millions de personnes de plus entre 2008 et 2013, la population vivant sous le seuil de la pauvreté a fortement augmenté (+10%) et « Madagascar est aujourd’hui un des pays les plus pauvres au monde« , selon la Banque mondiale.
A cela s’ajoute, une situation sociale désastreuse avec 600.000 enfants déscolarisés, de nombreuses fermetures de centres de soins dans la Grande Ile, et une malnutrition inquiétante chez les jeunes enfants.
« A ce jour, Madagascar ne sera pas en mesure d’atteindre la plupart des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) d’ici 2015, même ceux qui ont été jugés en 2007 potentiellement réalisables (tels que la mortalité infantile, le taux net de scolarisation et d’achèvement dans le primaire, ainsi que la pauvreté)« , souligne également la Banque mondiale.
Cette dernière relève aussi que les finances publiques sont sous pression, que l’aide étrangère a diminué de 30%, que les infrastructures se sont nettement détériorées et que la menace acridienne met en péril la sécurité alimentaire du pays, comme l’indique le site madagascar-tribune.com.
La gouvernance n’est pas aussi épargnée. « L’affaiblissement de l’ état de Droit, l’insécurité croissante, la mauvaise gouvernance dans l’exploitation des ressources naturelles (bois de rose, or, pierres précieuses), des progrès limités sur le front anti-corruption et la faible transparence dans la gestion des ressources publiques n’en sont devenus que plus pressants« , argumente la Banque mondiale.
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