Le colonel Assimi Goïta, (38 ans) a prêté serment comme président de la république du Mali, après 02 coups d’États en 09 mois, en renversant les deux derniers régimes en place d’Ibrahim Boubacar Keïta et Bah N’Daw. La cérémonie se déroule au Centre international de conférence de Bamako (CICB).
Inconnu des sphères politiques il y a encore un an, le colonel Assimi Goïta a été officiellement investi président de la transition par le président de la Cour suprême malienne, Wafi Ougadèye Cissé, devant un parterre de diplomates, de membres du Conseil national de la transition (CNT) et d’officiers. « Je jure devant Dieu et le peuple malien de préserver en toute fidélité le régime républicain […] de préserver les acquis démocratiques, de garantir l’unité nationale, l’indépendance de la patrie et l’intégrité du territoire national », a dit le colonel Goïta, qui a troqué pour l’occasion son treillis de camouflage contre un uniforme d’officier gris foncé. « La situation nous offre l’opportunité de remettre le processus de transition dans le sens souhaité par la population », a dit le nouvel homme fort du Mali après avoir fait observer une minute de silence en mémoire des victimes du terrorisme.
L’investiture d’Assimi Goïta « sera le moment pour lui de rassurer et de solennellement prendre des engagements clairs sur le déroulement des huit mois restants de la transition », avait estimé pendant le week-end un diplomate en poste à Bamako ayant requis l’anonymat.
La transition est censée ramener les civils au pouvoir, après deux coups d’Etat condamnés par les principaux partenaires du Mali. Depuis le renversement de Bah N’Daw et de Moctar Ouane le 24 mai, le Mali a été successivement suspendu des instances de la Cedeao et de l’Union africaine (UA), le Francophonie qui exigent la nomination d’un Premier ministre civil et la tenue d’élections démocratiques à la date prévue, à savoir en février 2022.
Taiseux et mal connu du grand public, le colonel Assimi Goïta jouit toutefois d’un important CV sur le terrain. De 2002 à 2014, il est passé notamment par Gao, Ménaka, Kidal, Tessalit ou encore par le Darfour, au Soudan, avant d’intégrer les forces spéciales dont il est devenu commandant en 2019.