Le gouvernement de l’Allemagne, à travers KfW, vient d’accorder au Cameroun, un financement de 8 millions d’euros (environ 5,24 milliards de FCFA) sur une période de 3 ans, pour lutter contre la malnutrition chez les enfants âgés de moins de cinq ans (réfugiés, déplacés internes, populations hôtes) dans trois régions vulnérables du pays.
Et pour cause, indique Unicef Cameroun, 31,7 % d’enfants de moins de cinq ans (1 400 000 enfants) souffrent de retard de croissance. Sept régions sur 10 ont des taux très alarmants. Les situations les plus critiques sont celles rencontrées dans l’Extrême-Nord (39.8%), l’Adamaoua (40.1%) et l’Est (37.1%) où la marginalisation sociale, les privations et les inégalités socio-économiques persistent toujours.
Les taux de malnutrition aiguë y sont également élevés. Dans la région de l’Extrême-Nord ils sont de 2.2 % pour la malnutrition aigüe sévère, dépassant le seuil d’urgence de 2 %, et de 13.9 % pour la malnutrition aigüe globale, avec un nombre d’enfants affectés qui est passé de 115 000 en 2015 à plus de 176 000 pour 2016. La région de l’Adamaoua quant à elle présente une dégradation de la situation depuis les 3 dernières années avec 6,7 % de malnutrition aigüe globale.
Cette situation a été exacerbée, selon l’Unicef, par des crises humanitaires récurrentes (sécheresses, épidémies, déplacement de population et afflux de réfugiés) qui empêchent une grande partie de la population d’avoir accès à la nourriture, la santé, l’éducation, ainsi que l’eau et l’assainissement. Les attaques de Boko Haram dans la région de l’Extrême-Nord ont entraîné le déplacement interne de plus de 190 000 personnes depuis 2014.