Dans une interview à la chaine de télévision privée Canal 2 international, le ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie a apporté un démenti formel sur les informations véhiculées dans certains médias classiques et digitaux, faisant état de plusieurs morts dans des centres d’hémodialyse de Bertoua dans la région de l’Est et de Maroua dans l’Adamaoua.
Selon l’autorité tutélaire du secteur de la santé au Cameroun qui réagissait chez nos confrères de Canal 2 International le 6 décembre 2020, la situation est sous le contrôle de la plus haute personnalité du pays : « Cette situation est suivie de très près par le président de la République qui nous a d’ailleurs donné des instructions fermes. Il ne voudrait plus entendre parler des problèmes d’hémodialyse ».
Relativement au dysfonctionnement annoncé dans des centres d’hémodialyse et d’éventuels dégâts évoqués, Manaouda Malachie s’est voulu clair : « on n’a pas eu 15 morts à Bertoua, encore moins 20 morts à l’Extrême-Nord. On n’a même pas eu de morts », a-t-il déclaré, en précisant que des équipes mises en place par ses soins sont descendues sur le terrain pour apporter des solutions « efficaces » aux exigences des patients.
La réplique à Jean-Michel Nitcheu
Par la même occasion, Manaouda Malachie a souhaité coller un mot sur la polémique suscitée par une lettre ouverte du député SDF, Jean Michel Nintcheu, qui le soupçonne de corruption autour de la commande de 20 000 kits passée par le ministère pour une somme de 756 millions FCFA.
« Monsieur Nintcheu est dans son rôle de parlementaire. Je prends cela comme une rumeur parce que je n’ai jamais reçu cette lettre. Je l’ai aussi vue dans les réseaux sociaux », note-t-il dans un premier temps.
Dans la foulée, le patron de la Santé explique que « Voyant l’impact du Covid-19 sur les centres d’hémodialyse », le ministère dont il est à la tête a « voulu se prémunir des ruptures de stock ». « La commande est arrivée et nous l’avons réceptionnée en présence d’un huissier de justice », fait-il savoir.
Selon le membre du gouvernement, cette commande a été redistribuée à tous les centres d’hémodialyse et « les procès-verbaux de réception sont disponibles ».
Pour mémoire, depuis plusieurs mois le système sanitaire camerounais fait face à des pénuries de kits d’hémodialyse.
Dans la région de l’Est les patients souffrant d’insuffisance rénale, une pathologie liée au dysfonctionnement des reins, sont privés de soins depuis cinq mois.
Tout est parti d’une panne survenue le 6 juin 2020 au centre d’hémodialyse, logé au sein de l’hôpital régional de Bertoua. Les malades de la région de l’Extrême-Nord traversent une situation similaire depuis plus d’un mois.