Dans une tribune publiée sur sa page Facebook ce mercredi matin du 6 janvier 2019, le journaliste sportif dénonce les maux qui sévissent dans son village Logbadjeck et orchestrés par les autorités administratives, politiques et gouvernementales. L’élite Longasse, dans cette tribune métaphorique montre tout simplement que le débat sur la résurgence du tribalisme n’a pas sa place. Les tares qu’il développent sont une réalité camerounaise et non une affaire de quelques localités.
PARLONS DES VILLAGES…
Je suis de Logbadjeck, dans le Canton Longasse, arrondissement de la Dibamba, département de la Sanaga Maritime, région du Littoral. Mon village héberge plus de sept entreprises d’exploitation et d’extraction de graviers. Tout le gravier du Cameroun ou presque, vient de mon village. La nature a voulu que ce village ait un immense héritage foncier aussi entre Edéa et Douala et c’est très stratégique. Vous savez ce qui se passe ? Chaque Préfet ou Sous-préfet qu’on envoie là-bas, devient propriétaire terrien et se livre à des activités illégales de vente de terrain. Ils font pire. Comme il y a des richesses partout, ils créent chaque jour de nouveaux villages, installent de force les chefs de village qui viennent d’ailleurs pour faciliter leurs mafias. Saviez-vous que tous les anciens ministres de toutes les tribus, les Commissaires, Commandants et Directeurs ont des hectares et des hectares de terrain arrachés sur le dos de la communauté villageoise ? Saviez-vous que dans mon village, le fonctionnaire au poste le plus élevé dans l’administration est juste Sous-directeur dans un Ministère ? Saviez-vous que les routes de mon village pour celles qui sont bitumées sont détruites chaque jour par les porteurs de graviers qui lui ont donné des Nids d’éléphant partout ? Alors qu’il y a d’autres où on puise le gravier garni de boue ? Je vais vous dire : Nous ne pouvons pas être pris en otage par des débats nauséeux sur la suprématie de deux ou trois tribus au sujet de la gestion de ce pays. Celles qui sont petites et que vous écrasez au quotidien, vous tiennent par les couilles de leurs richesses. Entrons tous dans le jeu des débats sur la tribu et l’ethnie. Jouons tous les jeux de la revendication des privilèges. Mon gravier va rester désormais chez moi. Mes terres que vous spoliez vont me revenir. Ce que vous voulez pour ce pays, vous n’arriverez pas…Les Préfets et Sous-préfets successifs, vous allez vomir cet argent et ces terres. Les entreprises qui pillent notre gravier et notre bois, bientôt vous allez rendre gorge, Si vous avez un terrain à la Dibamba, préparez-vous à montrer comment vous l’avez obtenu…Si vous avez laissé vos villages pour venir discuter les Chefferies chez moi…Voilà donc !
Martin Camus MIMB
Elite Longasse