Après avoir définitivement confirmé le choc de l’UFC 285 qui opposera Ciryl Gane à Jon Jones le 4 mars prochain, Dana White, le boss de l’Ultimate Fighting Championship a officiellement annoncé en fin de semaine dernière la fin de contrat avec le Predator Francis Ngannou.
« Nous avons négocié avec lui pendant plus de deux ans. Nous avons offert à Francis un contrat qui aurait fait de lui le poids lourd le mieux payé de l’histoire de l’organisation, et il a refusé la proposition », avait alors expliqué Dana White. Et d’ajouter : « Si vous ne voulez pas être ici, vous n’êtes pas obligés d’être ici. Je pense que Francis est dans une situation où il ne veut pas prendre trop de risques. Il sent qu’il est dans une bonne position où il pourrait combattre des adversaires moins importants et gagner plus d’argent. Nous allons donc le laisser faire. Nous allons le libérer de son contrat. Il peut aller où il veut et faire ce qu’il veut. Voilà où nous en sommes. »
Des raisons à la suite desquelles le journaliste sportif Martin Camus Mimb a tenté de donner les enjeux de ce départ.
« Francis Ngannou : le sacrifié ou l’égérie ? »
Selon Martin Camus, le départ de la légende camerounaise de la boxe de l’UFC est un mal pour un bien. Il invite toutefois le Camerounais de 36 ans à être prudent.
Lebledparle.com vous livre l’intégralité de la tribune du journaliste sportif.
« En postant cette photo il y’a peu [première image d’illustration, ndlr], le Predator a peut-être donné une orientation sur son point de chute après son divorce retentissant avec l’UFC. La PFL [Professional Fighters League, une ligue américaine d’arts martiaux mixtes, ndlr] s’apprête donc probablement à réaliser le plus grand coup médiatique et symbolique de l’histoire des arts martiaux mixtes. Arracher à l’historique et vieille UFC, son meilleur fleuron. La décision de Francis de quitter son ancienne maison doit donc si jamais il intègre la PFL, être comprise sous deux prismes: Obliger l’UFC à revoir totalement son organisation, l’institution à la base ayant été créé pour la promotion de ce sport, et n’ayant pas négocié le virage de sa propre réussite, en modifiant le statut des boxeurs, désormais très connectés aux évolutions économiques.
Le deuxième prisme de compréhension est le coup de pouce à une institution concurrente, crée il y’a cinq ans par des groupes d’intérêts financiers, et qui ont réellement des ambitions de rentabilisation de ce sport plus élevées que l’UFC. Juste à titre d’exemple, « Les participants au Super Fight gagneront au moins 50% des revenus de la télévision à la carte, ce qui est nettement supérieur aux 20% gagnés par les combattants de l’UFC ». Les enjeux sont économiques. Francis Ngannou ouvre simplement une voie qui met l’UFC face à un dilemme. Se réformer ou affronter la saignée future de ses propres compétiteurs. Au-delà des retombées personnelles, Francis Ngannou se positionne en syndicaliste et portevoix des boxeurs qui ne seront plus jamais traités de la même façon, ni par l’UFC qu’il laisse ou la PFL en ligne de mire. Voilà l’étoffe de champion qu’il porte. Personne mieux que lui, ne pouvait oser pareille défiance à un mastodonte comme l’UFC. »
La question maintenant est : Ce sacrifice vaut-il la peine ? La réponse est oui parce qu’il faut bien des précurseurs qui se lèvent pour défendre les intérêts du plus grand nombre. Le danger sera ses propres frères d’armes, africains surtout, que vous verrez très bientôt de sortie, pour relativiser, accuser et discréditer. Dès maintenant donc, il doit savoir Francis Ngannou, qu’il est en ligne de mire et même ses nouveaux amours ne sont pas des anges. Il doit davantage bétonner son équipe pour échapper à un piège qui pourra le ruiner à tout moment. Parce que ces institutions mêmes dans la concurrence, ont des centres d’intérêts identiques, parfois inconnus du grand public. Mais quel que soit ce qui peut arriver désormais, Francis Ngannou a montré un autre visage des sportifs africains, très souvent dans le suivisme et la volonté de plaire emballée dans un complexe éternel, qui font d’eux des indigents de toujours et des illettrés assumés. Il est désormais, celui qui peut dire NON ! même lorsque les autres veulent manipuler le monde et lui offrir un pont d’or que les autres n’auront pas. Un sacrifice pour plusieurs qui prend du sens face à cette sortie de Dana White le patron de l’UFC : « On lui a offert le plus gros contrat de l’histoire, il a refusé… » il a choisi de l’eau pour tous, et non le champagne pour quelques uns. C’est en cela qu’il est un HÉROS ! Courage frère. »