La mort de civils dans le village de Ngarbuh dans la région du Nord–ouest il y a près d’une semaine a entrainé une guerre de chiffres entre le gouvernement, les populations et les organisations internationales.
Le gouvernement de Paul Biya a fait état d’un bilan officiel de 5 morts. Un chiffre contesté par les organisations de la société civile, des leaders politiques et l’ONU qui évoquent plus d’une vingtaine de morts. Dans une correspondance datée du 18 février 2020 et adressée aux prêtres, religieux, croyants, hommes et femmes de bonne volonté, l’évêque de Kumbo, Mgr George Nkuo, soutient pour sa part que le massacre du 14 février a coûté la vie à 24 personnes soit 2 de plus que ce qu avait relevé en premier l’organisation onusienne.
«Nous avons été suffisamment informés du vrai malheureux incident qui a eu lieu le 14 février dans le village Ngarbuh-Ntumbaw à la paroisse St Martin de Porrès à Ndu…le vendredi 14 février 2020, les militaires ont envahi Ngarbuh à 4h et on nous a dit que vingt-quatre personnes, dont des femmes enceintes et des petits enfants, ont été tuées… certaines victimes ont été brûlées vivantes et plusieurs autres blessées», indique le prélat dans sa correspondance.
D’après le quotidien Le Messager qui rapporte cette information dans son édition du 20 février 2020, le représentant du Saint père affirme que plusieurs maisons ont été incendiées, neuf au total et «des centaines de personnes de Ngarbuh sont actuellement déplacées et réfugiées dans des conditions humaines déplorables dans des villages voisins».
Mgr George Nkuo décrète un deuil dans son diocèse
Après ce drame, il invite à une solidarité envers les victimes. «En attendant l’aboutissement de l’enquête en cours pour déterminer les responsables de ce massacre impitoyable, il incombe à nous chrétiens, non seulement de condamner fermement ces atrocités, mais aussi d’aider immédiatement les nouvelles victimes à trouver un soutien et réconfort auprès de nous».
Lévêque de Kumbo invite tout le monde à «observer une journée de prière pour les décédés et membres souffrants de ce tragique incident». Vu sous ce prisme, Mgr George Nkuo déclare le vendredi 21 février 2020, journée de prière et de deuil dans tout le diocèse de Kumbo en mémoire des victimes du désastre de Ngarbuh», peut-on lire dans cette correspondance du 18 février 2020.