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Massacre de Kumba : Les observations de Jean Robert Wafo sur la sortie de René Sadi

Jean Robert Wafo

 Le militant du SDF n’est pas resté indifférent sur la déclaration du ministre de la communication, porte-parole du gouvernement au sujet de l’attaque meurtrière de Kumba du samedi 24 octobre 2020. Dans cette tribune parue dans le quotidien La Nouvelle expression de ce mardi 27 octobre 2020, le cadre du SDF donne six raisons de s’inquiéter de la sortie de René Emmanuel Sadi.


Jean Robert Wafo
Jean Robert Wafo sur Balafon – DR

L’intégralité de la tribune.

MES OBSERVATIONS SUR LE COMMUNIQUÉ DU MINISTRE DE LA COMMUNICATION

Plutôt que de rassurer les camerounais, la dernière sortie du Ministre de la communication, porte-parole du gouvernement, relativement à la tragédie  de KUMBA  inquiète à plus d’un titre. Ceci pour six (06) raisons :

1- Le drame horrible et barbare s’est produit vers 11h30mn. A peine la l’horreur insoutenable commise, moins de 12h de temps après, le Ministre de la communication dispose déjà de tous les éléments. La promptitude dans le rendu du déroulé des évènements à travers son communiqué est fortement questionnable.  Même les enquêteurs du FBI ou de Scotland Yard ne sauraient réaliser une telle prouesse en si peu de temps.

2- Comment une dizaine de tueurs à bord de TROIS MOTOCYCLETTES ont pu pénétrer avec des armes de guerre à la main et de surcroît en plein centre-ville de Kumba ? Où étaient les forces de défense et de sécurité pour ne pas les apercevoir ? On nous bassine pourtant à longueur de discours officiels que les principales villes du NOSO sont quadrillés en permanence de jour comme de nuit.

3-  Comment une école privée située en plein centre-ville (quartier Fiango) peut fonctionner en pleine crise sécuritaire sans que les Forces de défense et de sécurité ainsi que les renseignements de divers ordres ne soient au courant ?

4- La vétusté de la plaque de cette école – qui circule dans les réseaux sociaux- renseigne à suffisance sur ce que cette école ne vient pas juste d’être créée.

5- Le fait que cette école ait été ouverte « à l’insu des autorités administratives compétentes » , nous dit-on, ne saurait justifier le désert de sécurité enregistré dans cette grande ville . Ces tueurs barbares auraient pu commettre leur crime à quelques mètres hors de cette école. Si cela avait été le cas, ne serions-nous pas entrain de nous indigner ? Y a-t-il des morts qui valent plus que d’autres suivant le lieu où carnage se produit ?

6-  Quand le ministre de la communication affirme que « au plan sécuritaire, les unités spéciales des forces armées camerounaise ont entrepris la sécurisation de la ville de Kumba », n’est-ce pas un aveu tacite de ce que cette ville n’était pas sécurisée du tout, contrairement à ce que le gouvernement a passé le temps à nous faire croire pour inciter les parents à envoyer leurs enfants à l’école pour le compte de cette année scolaire 2020/2021?.

L’école c’est l’avenir de notre cher pays. Nous sommes tous d’accord que les enfants doivent retourner à l’école. Mais pas à n’importe quel prix. Surtout pas au prix de leurs vies. Rien, absolument rien ne vaut une vie humaine. On ne la remplace pas. L’hypocrisie doit cesser. Ce sont ceux qui n’examinent pas les causes de cette sale guerre qui sont hypocrites, bassement hypocrites. Il est clair que ces lâches barbares doivent être pourchassés, débusqués et sévèrement sanctionnés pour leur monstruosité totalement insoutenable. Qui sont les coupables?  La prudence doit être de mise. L’histoire devrait nous renseigner pour ne pas aller très vite en besogne, pour ne pas faire des proclamations. N’oublions pas qu’à  Ngarbuh, les coupables étaient insoupçonnables dès la fin des atrocités. Ils étaient tout trouvés dès les premières heures de la tragédie. Idem à l’extrême-nord lorsqu’on a abattu des femmes avec leurs enfants sur le dos. La prudence quant à l’identité des coupables doit par conséquent être de mise. Tout est possible en période de guerre. Surtout de sale guerre comme celle que nous vivons dans le NOSO.  Nous devons avec insistance regarder et dénoncer avec la dernière énergie les causes et pas les seulement les conséquences. Si dès le début de cette crise, il y avait eu un débat sur la forme de l’État, on n’en serait pas là. Cela aurait permis d’isoler les sécessionnistes et autres bandes armées innommables qui pullulent en ce moment et qui commettent des actes atroces dans le NOSO. En regardant uniquement les conséquences sans questionner les causes et y apporter des solutions, on fait la politique de l’autruche qui est évidemment suicidaire. La preuve, le lourd bilan. On ne sortira pas de l’auberge tant qu’il n’y aura pas un dialogue franc et sincère sur la forme de l’État. Il faut d’abord un cessez-le-feu. Pour aboutir à cette exigence qu’importe le type de négociations. Qu’elles soient secrètes, visibles, au Cameroun ou ailleurs, seul le résultat compte. D’abord un cessez-le-feu. Un cessez-le-feu qui doit être immédiatement suivi d’un dialogue politique inclusif sur la forme de l’État. D’abord entre nos compatriotes anglophones. Et ensuite avec le reste du pays, comme cela s’est fait en 1961. La paix n’a pas de prix.

Pour approfondir :   Cameroun : Acculé par les artistes qui exigent son départ de la Sonacam, Sam Fan Thomas se libère

Jean Robert WAFO

Ministre du shadow cabinet du Sdf en charge de l’information et des médias.


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