Dans sa série de réflexions intitulée « La Pensée », édition du lundi 24 mars 2025, Maurice Kamto, homme politique et intellectuel camerounais, a livré une analyse critique de la notion de « faire le Bien par la force ». Selon lui, cette approche est intrinsèquement contradictoire et témoigne d’une négation de l’humanité de l’autre.
Kamto argumente que ceux qui agissent en prétendant faire le bien par la force se placent dans une position de supériorité intellectuelle et morale. Il établit un parallèle avec le colonialisme, qui se justifiait par une « mission sacrée » de civilisation.
Par ailleurs, l’homme politique souligne l’aporie, ou l’impossibilité logique, de vouloir faire le bien en recourant au mal. Pour lui, agir ainsi, c’est mépriser l’autre et la loi, ce qui constitue en soi un acte malveillant.
Lire l’intégralité de cette sortie :
LA PENSÉE DE MK _N° 059-2025.
Faire le Bien par la force n’est concevable que dans la négation de l’humanité de l’autre. Celui qui agit de cette façon est dans une affirmation extrême de sa supériorité intellectuelle et morale vis-à-vis d’autrui. C’est ainsi, par exemple, que le colonialisme se légitima par un sentiment de supériorité au nom duquel il s’investit d’une « mission sacrée », qu’il voulut à la fois salvatrice, civilisatrice et salvifique. Or vouloir faire le Bien par la force, c’est vouloir faire le Bien par le Mal, ce qui est une impossibilité logique (aporie). Donc, faire le Bien par la force, dans le mépris de l’autre et de la loi, c’est faire le Mal. Il faut le reconnaître et en tirer toutes les conséquences pour rendre possible la construction de relations nouvelles.