Le Pr Maurice Kamto a tenu une conférence de presse ce 30 janvier 2020 à Paris en France. Au cours de la rencontre avec les médias, le président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) a passé en revue l’objet de sa visite en Europe, l’incarcération de ses camarades et le boycott de son parti sans oublier la crise anglophone.
Pourquoi cette tournée en Europe ?
Le président du MRC inscrit sa tournée en Europe dans le cadre d’une profonde gratitude à adresser à ses militants de la diaspora qui leur prêter main forte pendant les élections.
« Une visite à la diaspora était programmée bien avant que nous ne soyons arrêtés arbitrairement et détenus illégalement. C’était programmé, les salles étaient louées, mais nous n’avons pas pu le faire », rappelle le président du MRC qui a trouvé « légitime » de rencontrer en présentiel et « en homme libre », la diaspora pour lui témoigner sa profonde reconnaissance de l’ensemble de ses camarades et lui-même.
Car le travail de fourmi abattu a été selon lui, l’œuvre d’aussi bien des Camerounais de l’intérieur que ceux d’extérieur et les médias internationaux.
Mamadou Mota : un cas préoccupant…
S’exprimant devant les médias au pays d’Emmanuel Macron, le candidat deuxième à la présidentielle du 7 octobre 2019 a tenu à préciser qu’il parle au nom du collectif.
« Je ne parle pas pour moi-même, en tous cas, pas pour moi seul. Je parle pour les certains des militants et sympathisants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun qui ont été illégalement, arrêtés, détenus ; certains pendant neuf mois, d’autres encore. Puisqu’au moment où je vous parle, hélas, je dois dire qu’il y a encore 15 de nos camarades qui sont encore en détention dont le premier vice-président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun Mamadou Yacouba dit’’ Mota’’. Si je m’arrête un instant sur Mamadou Yacouba, ce n’est pas seulement parce qu’il est le premier vice-président du MRC, c’est parce que ceux qui connaissent un tant soit peu la topographie politique compliquée du Cameroun, c’est un symbole en soi », déclare Maurice Kamto.
Des preuves pour « justifier l’élimination physique » ?
L’une des questions adressées au président du MRC a été celle de pouvoir apporter des éléments de clarification à son « élimination physique » ainsi que celle de ses militants. Face à cette préoccupation, l’avocat international a gardé le secret de confidentialité vu les circonstances qu’il n’a pas trouvé adéquates. Néanmoins « Je ne pense pas qu’il y ait un démenti », a-t-il souligné.
Le boycott, pour quelle fin ?
L’homme politique reconnait la décision prise par le MRC de ne pas prendre part aux législatives et municipales 2020 a été collective. Bien qu’elle soit risquée et osée.
« Le boycott est une décision politique qui ne se prend pas à la légère. L’option initiale de notre parti avait été au moment de sa création ne pas faire la politique de la chaise vide. Mais il est les moments où les circonstances nous amènent à revoir une décision que vous aviez adoptée de bonne foi peut-être sans être confrontés à la pure réalité qui est celle de la politique. Nous n’avons pas décidé de boycotter les élections par posture. C’est une décision grave individuellement pour chacun de nos militants et ils sont nombreux qui voulaient être candidats. Mais c’est également une décision grave collectivement pour notre parti parce qu’au regard de la législation actuelle au Cameroun, nous courons donc le risque futur de ne même pas avoir de candidat à l’élection présidentielle puisque la condition c’est que vous ayez un élu. Mais nous avons pris en âme et conscience cette décision parce que nous ne croyons pas que la politique ne soit que l’univers du mensonge. C’est d’abord avant tout pour nous, un engagement pour changer les choses, transformer la société », explique-t-il.
Parmi les principaux motifs qui justifient le boycott, le Pr Maurice Kamto cite « la poursuite de la guerre dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest » depuis trois ans.
Cependant, depuis, la création du MRC en 2012, affirme le leader du parti, il a dit qu’il y avait un problème anglophone à prendre au sérieux et même quelques quatre mois avant le début de la crise anglophone en 2016.