Après plusieurs heures de conclave au ministère de la justice en présence du Mindel Minjustice, des représentants du ministère de la défense, du secrétariat d’Etat à la gendarmerie, de l’administration pénitenciaire et de la délégation générale à la sureté nationale, la communication du Conseil de l’ordre des avocats indique que le mot d’ordre de suspension du port des robes ainsi que le boycott des juridictions pendant 5 jours à partir du 16 septembre prochain n’est pas levé. Un communiqué officiel sur la rencontre de ce jour au ministère de la justice a été rendu public cette nuit. Malgré ce communiqué le flou persiste sur cette grève annoncée des hommes en toge noir. Dans une publication sur son mur Facebook, l’Avocat Me Christian Bomo Ntimbane émet des réserves sur cette résolution du conseil de l’ordre prise le 31 août dernier. Lebledparle.com, vous propose l’intégralité de sa réflexion.
Difficile de s’imaginer en l’état l’annulation de la résolution portant suspension de robe des Avocats du 16 au 20 septembre 2019 sur la base de simples hypothèses émises notamment la mise en place d’un groupe de travail pour étudier la situation.
Ce serait la victoire des manœuvres politiciennes dont le seul objectif est de lever cette grève qui dérange politiquement, au détriment de l’amélioration du fonctionnement de la justice pour le bien de tous les camerounais.
Ce sera aussi l’affaiblissement de l’ordre qui aura reçu comme ce petit enfant, la promesse d’achat d’une voiture quand il sera grand à condition qu’il cesse de pleurer.
Apparemment l’hypothèse de création d’un groupe de travail a été retenue contre la levée de résolution portant suspension de robes.
Faut-il se réunir dans le cadre d’un groupe de travail pour demander le respect du code de procédure pénale en permettant aux Avocats d’avoir libre accès à leurs clients dans les commissariats et gendarmeries ?
Faut-il se réunir dans le cadre d’un groupe de travail pour demander qu’il n’y ait plus de tortures dans les commissariats et gendarmerie ?
Faut-il se réunir dans le cadre d’un groupe de travail pour demander aux magistrats de respecter les procédures telles que fixées par les lois votées ?
Nous n’avons pas un problème de textes pour réunir des groupes d’experts.
Nous demandons juste que les structures susvisées respectent et se soumettent à la loi dans l’exécution de leurs missions.
Nous savons que depuis qu’a été prise cette résolution qui, est en réalité un cri de détresse face au pourrissement de tout le système judiciaire, des pressions politiques à travers certains autres confrères proches des cercles de décisions, s’exercent sur les Avocats du conseil de l’ordre pour obtenir la levée de cette grève qui dérange politiquement.
Nous avons des revendications professionnelles et portant sur le respect des libertés au Cameroun.
Les Avocats ne doivent pas se laisser intimider, ou jouer les acclimateurs politiques auquel cas ils perdent leur dignité et leur indépendance.
Nous avons pris une résolution qui doit être exécutée.
Une résolution de suspension de robe n’est pas un préavis classique de grève d’un syndicat qui peut être levée à la suite de quelques promesses de bonbons, mais plutôt décision ordinale après débats et un vote sérieux et mûri des membres du conseil de l’ordre.