Si la raison évoquée par le patron de Canal 2 est l’ « Abandon de poste », tout porte à croire que les deux hommes ne s’entendaient plus.
Depuis vendredi 25 avril, l’affaire fait de grands bruits sur la toile, même si cela fait plus d’une semaine que le PDG de Canal 2 international a décidé de se séparer de l’ex présentateur de « LA GRANDE INTERVIEW ».
Si officiellement le licenciement de Jean Bruno Tagne (JBT) tient de « l’abandon de poste », des sources indiquent que le journaliste était en froid avec son patron Emmanuel Chatue depuis la fin de la présidentielle 2018 et avait par la suite été interdit d’antennes. « Il y avait incompatibilité d’humeur entre les deux hommes » apprend Lebledparle.com. « C’est depuis la fin de la présidentielle du 7 octobre 2018 que le pouvoir de Yaoundé a demandé la tête du journaliste dont la liberté de ton et l’indépendance gênait. » raconte pour sa part le lanceur d’alerte Boris Bertolt.
On pouvait déjà observer quelques signes de tension entre les deux hommes en janvier 2018, lorsque la chaine avait publiquement sur les réseaux sociaux, qualifié son journaliste et DG adjoint, « d’indiscipliné » après le RDV manqué d’une émission avec Bernard Djonga. Une sortie qui avait précipité le limogeage de ses responsabilités de Directeur de l’information, deux ans après son recrutement et sa nomination. « Jean Bruno Tagne s’est déjà vu rappeler à l’ordre plusieurs fois » écrivait la chaine en janvier 2018.
JBT paye t-il également les peaux d’une crise financière au sein de Canal 2 international ?
Le débarquement de « L’interviewer de l’Année 2018 » – aux Awards des Médias – intervient alors que des informations font état d’une crise financière au sein du groupe, apprend Lebledparle.com. Le patron de Canal 2 se serait-il débarrassé de son ex DG pour alléger les dépenses au sein de son entreprise ? S’il était suspendu d’antenne, Jean Bruno Tagne avait refusé de démissionner apprend-On.
« En difficulté à cause d’un redressement fiscal de 200 millions de franc Cfa, CHATUE a tout tenté auprès de ministre des Finances et du DG des impôts en vain pour obtenir l’annulation de cette sanction. C’est ainsi qu’il sera convoqué à la présidence de la République où Oswald Baboké, le directeur adjoint du cabinet civil va clairement lui demander de virer le présentateur vedette de la « Grande interview » et de « Face aux électeurs (…) Et en échange, Chatue devait obtenir l’annulation de son ardoise fiscale. Ce qu’il a évidemment accepté sans la moindre réserve. » Poursuit dans ses confidences, le journaliste et lanceur d’alerte.
En mars, alors que des rumeurs annonçaient que les employés de la chaine avaient d’importants retards de salaire avec une réduction de 30%, la chaîne expliquait que ces retards de salaire étaient dus à « des dysfonctionnements comptables ».
Selon d’autres informations, Jean Bruno Tagne ne serait pas le seul sur cette liste à payer les peaux de ce « redressement financier ». Les mois à venir pourraient être plus difficiles pour la chaine.