Ce 15 janvier 2019, cela fera 48 ans que Ernest Ouandie, leader de l’Union des populations du Cameroun et l’un des pères de l’indépendance tombait, exécuté par le régime d’Ahmadou Ahidjo. Cette semaine, dans le cadre de la commémoration de la figure d’Ernest Ouandie, il est important de rendre hommage à ce dernier et aux milliers de nationalistes camerounais qui ont ouvert la voie de l’émancipation du peuple du Kamerun. Ci-dessous, une description du type de personnes qu’ils ont été et qui devraient être les vrais modèles pour les générations présentes et à venir de camerounais/es.
LES HOMMES DE 48
« …Sans mandat de personne, sans compte en banque, sans titres universitaires et sans perspective de récompense, un petit groupe d’homme sortis des mêmes milieux que leurs contemporains, et que rien ne prédisposait à la notoriété, a choisi la voie difficile de l’honneur et du patriotisme, à un moment où il était plus commode, plus sécurisant et plus rentable de se ranger derrière le plus fort.
Ils connaissaient le danger auquel ils s’exposaient en osant brandir l’étendard de la liberté devant l’occupant ; en invitant les « sujets français » que nous étions à affirmer leur identité et leur personnalité particulières ; enfin en revendiquant le droit, pour les Camerounais, à être maitres chez eux comme les Français , les Anglais en Angleterre, les Américains en Amérique.
Avec le courage indomptable des pionniers et armés de la seule force de leur conviction, ils sont parvenus à réveiller des villages entiers, à mobiliser des villes et à transmettre leur idéal à des populations illettrées et analphabètes ne parlant pas une même langue. Par leur exemple et leur enseignement, la conscience nationale s’est progressivement substituée à la conscience tribale, de sorte que l’éclosion finale d’une nation camerounaise moderne se trouvait à portée de la main.
Pour fixer les fondations d’un édifice capable de résister à l’usure du temps, les hommes de 48 ont choisi d’investir dans l’intelligence, la volonté et le courage des Camerounais. Et il faut y ajouter la constance dans ses convictions et la sincérité avec soi-même et avec les autres. C’est cette constance et cette sincérité que les Camerounais ont apprécié le plus chez ces pères fondateurs qui les firent vibrer pendant les six années glorieuses du nationalisme triomphant.
UM était le même homme dans son village, à Eséka, à Douala, à Kumba, à Paris, à New York, dans le « maquis », en somme, partout et en tout temps. D’où son incontestable popularité. D’où son authentique leadership et le respect qu’il inspirait même à ses adversaires. On ne se dévoue pas pour un chef dont on sait que, dès la première épreuve, il va baisser les bras, se rendre à l’ennemi ou changer de personnage.
C’est une évidence que l’UPC d’aujourd’hui, l’UPC des héritiers, a besoin d’hommes et de femmes de cette trempe. Et au – delà de l’UPC, le Cameroun tout entier… »
Ecrit par Abel Eyinga, L’UPC une Révolution manquée ? (Pages 756- 76) éditions Chaka 289 Rue Lecourbe 75015 Paris