Cabral Libii, leader du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn) et juriste de profession, a récemment remis en question l’autorité du préfet du Mfoundi, Emmanuel Marcel Djikdent, concernant l’interdiction de séjour temporaire dans le département. Dans ce document controversé circulant sur les réseaux sociaux et ayant recemment fait l’objet d’un article dans votre journal Lebledparle.com, le numéro 1 du département du Mfoundi, manifestement, interdit de séjour, « toute personne appelant au soulèvement contre la République ou se serait rendu coupable d’outrage envers celle-ci ou ceux qui l’incarnent ».
Le document stipule que toute personne appelant à la rébellion contre les institutions de la République ou insultant ces institutions ou leurs représentants peut être interdite de séjour dans le Mfoundi. « Est susceptible d’Etre frappée d’une interdiction de séjour dans le Département du Mfoundi pour une durée déterminée, toute personne qui appelle au soulèvement contre les Institutions de la République, outrage dangereusement les Institutions ou celui qui les incarne (par tout moyen de communication suivi dans le Département du Mfoundi), entreprend des manœuvres pouvant entrainer de troubles graves à l’ordre public », peut-on lire dans le document.
« Une dérive grave », selon Cabral Libii
Cabral Libii considère cette mesure comme une dérive grave pour un État démocratique. Il affirme que ni la loi de 1990 sur le maintien de l’ordre ni le décret de 2008 définissant les attributions des chefs des circonscriptions administratives ne confèrent au préfet le pouvoir d’imposer une telle interdiction, même en cas d’état d’urgence. Il voit dans cette action une violation de la constitution camerounaise, qui garantit la liberté de circulation et le droit à une vie familiale normale, ainsi qu’une violation des engagements internationaux du Cameroun en matière de liberté d’expression et d’opinion.
Cabral Libii rappelle également que le code pénal couvre déjà l’infraction d’outrage envers certaines autorités publiques. Il exhorte le préfet du Mfoundi à revenir sur cette décision, qualifiée de régression démocratique, soulignant que les préfets n’ont pas le droit de retirer les titres de séjour aux citoyens camerounais.