Ce mercredi 06 février 2019 sur radio Balafon émettant depuis Douala, le membre du Comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), Messanga Nyamding a appelé le régime de Yaoundé à abandonner les poursuites judiciaires, suggérant à Paul Biya de privilégier une solution politique dans le bras de fer qui l’oppose à Maurice Kamto, le leader du MRC.
L’universitaire a d’abord indiqué que le professeur Kamto est fautif. « Sur le plan du droit, monsieur Kamto n’est pas à sa première faute qui le condamne et qui devrait l’emmener d’ailleurs en prison. De manière précoce, il s’est autoproclamé président. Ensuite, il a repris la même chose dans sa marche en contestant un président qui a été élu, qui a prêté serment et qui a fait un gouvernement. On a vu aussi les membres du corps diplomatique. Au niveau de la symbolique(…) vous n’avez pas vu les chevaux et les motards ? », a-t-il démontré à la matinale, avant de préconiser un règlement politique.
« Il faut arrêter un peu cela. Mais on ne règle pas les problèmes d’un Etat sous le seul prisme du droit. Pour preuve, c’est par volonté politique express que le président a libéré les membres du Consortium, que le président a même coopéré à un moment donné avec les anciens putschistes des années 1984. Je suis convaincu que cette affaire est politique. Il faut humaniser la politique. Je prends position en tant qu’homme politique : le ministre Kamto doit être libéré. » a-t-il soutenu avant d’ajouter : « La politique est un instrument de dialogue ».
Messanga Nyamding prends au-delà de tout, la défense de son collègue. « Monsieur Kamto, c’est mon collègue, c’est un éminent professeur. Monsieur Kamto a été un éminent membre de la commission des Droits de l’homme de l’ONU. Monsieur Kamto a été un acteur décisif des affaires de Bakassi. Et à côté il aussi Alain Fogué qui est en grève de la faim. Vous croyez qu’il n’y a pas aussi ce qu’on appelle une solidarité de corps ? Vous croyez que parce que vous êtes engagé dans un parti politique, vous allez tout de suite donner l’impression qu’on peut du jour au lendemain comme ça laisser nos collègues mourir aller à la vindicte ? Non je prends position en tant qu’homme politique », a poursuivi l’enseignant de l’Institut des relations internationales du Cameroun (IRIC).
« On doit régler les problèmes du Cameroun politiquement », conclu l’homme politique qui place ses propos sous le sceau de l’humanisme, indépendamment du procès en homosexualité qui l’oppose au leader du MRC.