Internet est officiellement de retour dans les zones anglophones du Cameroun. Jusqu’ici, ce n’est pas vraiment l’enthousiasme, beaucoup restent très sceptiques. Les populations aspirent maintenant à la libération des leaders de la crise anglophone emprisonnés.
Depuis le jeudi 20avril 2017, la connexion internet est à nouveau établie dans les régions anglophones du pays, après trois mois de coupure totale. Depuis le 17 janvier, la Toile n’a plus été accessible; une mesure inédite, la plus longue jamais enregistrée en Afrique, mise ne place suite à la contestation sociopolitique dans le Nord-ouest et Sud-ouest du Cameroun. D’après RFI, sur place, ce n’est pas vraiment l’enthousiasme, beaucoup restent très sceptiques. Le mécontentement et la frustration sont toujours palpables. A Bamenda et à Buea, on attend des gestes beaucoup plus forts pour atténuer la crise politique et sociale.
« Nous ne sommes pas du tout enthousiasmés par cette nouvelle. Nous avons pris l’habitude de l’absence d’Internet. Maintenant, nous attendons la libération des prisonniers afin d’entamer un dialogue », explique Mochiggle Vaniganssen, responsable du Social démocratic Front (SDF) à Bamenda. « C’est très important. Sans cela, il n’y a aucun sens à dialoguer avec le gouvernement », ajoute-t-il.
Cette déclaration, de ce responsable politique montre que la crise sociopolitique anglophone persiste encore. Le communiqué du ministre de la communication émet tout de même quelques réserves tout de même : « le gouvernement se réserve le droit de prendre les mesures appropriées pour éviter qu’Internet ne soit à nouveau utilisé pour susciter la haine et la discorde entre Camerounais », a déclaré Issa Tchiroma Bakary dans un communiqué.
Sur cette lancée, c’est la « vigilance » observée également par l’ONG Internet sans frontières, dans son communiqué de presse rendu public vendredi le 21 avril 2017.