À travers une tribune libre publiée ce vendredi 2 août 2019, Dr Modestine Carole Tchatchouang Yonzou parle du comportement des hommes Bamiléké qui entretiennent des relations avec les filles Béti/ Bulu, les font des enfants et les abandonnent par la suite pour épouser leurs sœurs du village. D’après Modestine Carole Tchatchouang Yonzou, cette attitude engendre des conséquences de haine des enfants nés de ces relations et cette haine s’insère dans la sphère politique au Cameroun avec la résurgence du tribalisme politique. Lebledparle.com, vous propose l’intégralité de cette chronique sociale.
LES HOMMES BAMILEKÉ À L’ORIGINE DU TRIBALISME CONTRE LES BAMILEKÉ EN PAYS BÉTI / BULU ?
Il est de notoriété publique que des 300 groupes éthiques que compte le Cameroun, deux groupes majeurs, les bamileké et les Béti/Bulu font beaucoup parler d’eux. Ces derniers depuis la veille des indépendances entretiennent une relation particulière et singulière de je t’aime moi non plus.
Si on a toujours attribué leur relation conflictuelle à une guerre de pouvoir (l’un détenteur du pouvoir politique et l’autre du pouvoir économique), un autre phénomène semble expliquer l’inimitié entre ces deux peuples.
En effet, après une étude très sérieuse, nous nous sommes rendus compte qu’une grande proportion des enfants nés dans le Centre-Sud sont issues d’une relation entre une femme Béti / Bulu et un homme bamileké. Seulement, il se trouve que près de 75 % de ses enfants sont enregistrés à l’état civil au nom d’un père inconnu.
Ce phénomène résulterait du fait que, les hommes bamileké bien qu’aimant nouer les relations de sexe-friends avec les filles Béti/Bulu (qu’ils estiment meilleures au lit) ne les trouvent pas assez digne pour le mariage. Ainsi, après des nuits chaudes et brûlantes dans les bras de la charmante demoiselle Béti, quand l’heure du mariage sonnera, notre Don Juan Bamileké retournera tout simplement au village chercher sa bonne femme bamileké à épouser. Parfois, avant de tourner le dos à la charmante demoiselle, leur relation torride aurait déjà produit des bébés. Si certains au moins assistent la mère financièrement pour élever leurs bambins, la grande majorité partiront sans plus jamais regarder le derrière, un peu comme si cette page de leur histoire n’avait jamais existé.
Notre jeune demoiselle qui n’imaginait pas un jour être abandonnée par son Roméo (qui lui jurait par tous les saints être très amoureux) est désormais inconsolable. Chemin faisant, l’amour se transforme en haine. Les difficultés qu’elle devra affronter pour élever toute seule son bébé l’aidera à entretenir la flamme de la haine qu’elle transmettra comme un précieusement à son enfant tout au long de son développement.
Voilà donc comment, cet enfant, bien qu’étant de père bamileké grandira avec une haine féroce des bamileké, car il en a été nourri depuis le berceau. Ceci explique pourquoi, dans la sphère politique au Cameroun, en majorité, ceux des Béti/ Bulu qui vouent une haine mortelle contre les bamileké sont des enfants abandonnés à la naissance par leur père bamileké.
C’est le lieu ici de préciser que les Bagangté à l’Ouest font également l’objet de cette forme de discrimination, car assimilés par d’autres bamileké aux Nkwak ou Djonk chez les Bafans (adjectifs péjoratifs pour désigner les hommes du Centre-Sud en pays bamileké ). Il sera donc tout simplement difficile pour un homme Bafang ou Bafoussam par exemple d’épouser une fille Bagangté.
Il est temps que ces hommes bamileké prennent conscience de la mesure de leurs actes. Apprenez à adopter les comportements responsables vis à vis des femmes avec qui vous sortez. Ça n’existe pas des groupes éthiques ou les femmes sont juste bonne pour s’amuser avec et d’autres bonnes à épouser.
Ensemble, nous devons abolir ces formes de discrimination, socle de la dérive tribale dans notre pays.
Partagez pour que cela soit entendu !
Dr Modestine Carole Tchatchouang Yonzou
Fille de la république !