L’universitaire était l’invité de la Grande Interview sur Canal 2 International le 27 septembre 2016.
Ils ne sont pas nombreux, les militants du RDPC (Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais) qui évoquent publiquement l’après-Biya. Hubert Mono Ndzana fait la différence au sein de ce parti, dans un environnement où toute position contraire à celle du Président de la République, par ailleurs président du parti, est considérée comme des attaques qu’il faut combattre.
C’est sans doute l’une des raisons qui ont milité au choix du philosophe comme l’invité du deuxième numéro de la «Grande Interview». Le nouveau programme bimensuel de Canal 2 International que présente le journaliste Jean Bruno Tagne, directeur général adjoint de la chaîne de télévision privée.
Après avoir reçu il y a deux semaines l’économiste Penda Ekoka, conseiller de Paul Biya, Jean Bruno Tagne accueillait mardi un universitaire à la réputation établie et au franc-parler reconnu. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les téléspectateurs ne se sont pas ennuyés. Très à l’aise sur tous les sujets, Hubert Mono Ndzana a à chaque fois donné son avis sans langue de bois.
Un des moments charnières de l’émission, la question de l’alternance à la tête du Cameroun. L’ancien secrétaire général à la communication du parti au pouvoir a clairement signifié son opposition à un nouveau mandat de l’actuel locataire d’Etoudi qui aura 85 ans en 2018. «Pour éviter la déchéance, je propose à Paul Biya de céder le pouvoir», a déclaré sans ambages le militant du RDPC.
Une position contraire à celle de la plupart des pontes de la formation politique à laquelle il appartient; ces derniers ayant demandé publiquement au Chef de l’État de briguer un autre mandat. Pour Pr Mono Ndzana, ces appels sont «stupides» et leurs auteurs «veulent tuer Paul Biya à l’œuvre» en se servant de lui comme «bouclier» de leurs basses manœuvres.
Une prise de position qui intervient juste avant la tenue du 4e Congrès ordinaire du RDPC. Si la date reste à déterminer, les débats eux, promettent déjà d’être houleux.