Le président du Syndicat national des journalistes du Cameroun botte en touche la communication du porte-parole de l’Armée camerounaise au sujet des circonstances de la disparition de Samuel Ebuwe Ajieka, alias Wazizi.
Un communiqué radio-presse signé Cyrille Atonfack et publié le 05 juin 2020 indique que le défunt journaliste n’est pas décédé des suites de torture, mais plutôt d’un sepsis sévère le 17 août 2019. Cette sortie gouvernementale précise également que Samuel Wazizi n’est ni plus ni mois qu’un logisticien des groupes sécessionnistes qui se faisait passer pour un homme des médias dans la ville de Buea.
En ce qui concerne les vagues d’indignations qui se font ressentir çà et là, ledit communiqué dénonce une campagne de déstabilisation.
«Ce nouvel épisode de diabolisation de nos forces de Défense et de Sécurité, semble clairement s’inscrire dans une logique programmer pour les démoraliser voire les démobiliser dans la conduite de leurs missions de défense de l’intégrité territoriale du pays et de protection des personnes et de leurs biens.»
« Un tissu de mensonges »
Cette ligne de défense est rejetée en bloc par Dénis Nkwebo, président du Syndicat national des journalistes du Cameroun. Pour lui, «Wazizi n’a jamais été arrêté au cours d’une opération militaire. Mais il a été appelé au téléphone alors qu’il était dans son lit, pour être mis aux arrêts. Nous l’avons vu au commissariat. »
Il ajoute dans un second tweet que le communiqué de Cyrille Atonfack est un ramassis de balivernes.
«Le communiqué du gouvernement sur la mort de Wazizi est un tissu de mensonges et une ultime provocation. Les journalistes vont prendre leur responsabilité dès cet instant», écrit-il.