LMZ, Lebledparle.com
La mort de Nadugamuwa Raja a provoqué une immense vague d’émotion à travers le pays, ce qui a conduit à un ordre présidentiel pour que sa dépouille soit empaillée et conservée pour la postérité. Nadugamuwa Raja, né en Inde et offert au Sri Lanka par un prince indien, était une figure emblématique des festivités bouddhistes.
Chaque année, il menait les 100 éléphants illuminés de l’Esala Perahera dans la ville de Kandy, transportant un coffre doré contenant des reliques bouddhistes de 2006 à 2021. Depuis 2015, il bénéficiait d’une escorte armée pour assurer sa sécurité lors de ses sorties cérémoniales.
Le 7 mars 2022, une procession endeuillée, comprenant des écoliers et des prêtres bouddhistes, a rendu hommage à Raja, touchant ses puissantes défenses d’ivoire et récitant des prières. Le président Gotabaya Rajapaksa l’a déclaré « trésor national » et ordonné sa naturalisation pour les générations futures.
Le choix d’un successeur pour Raja est complexe et nécessite un éléphant d’une caste particulière et répondant à des critères physiques stricts. Le prédécesseur de Raja, également nommé Raja, avait servi pendant 34 ans jusqu’à sa mort en 1988. Sa dépouille avait également été naturalisée et un musée lui est dédié au Temple de la Dent à Kandy.
Si les éléphants sont une espèce protégée au Sri Lanka, beaucoup d’entre eux sont encore maltraités, utilisés comme symboles de statut social élevé. Les défenseurs des droits des animaux continuent de dénoncer ces pratiques, bien que les propriétaires et les temples les contestent. La mémoire de Nadugamuwa Raja perdure, symbole de la richesse culturelle et spirituelle du Sri Lanka.
Les éléphants du Sri Lanka : une espèce maltraitée et en danger
Les éléphants du Sri Lanka, une espèce menacée, subissent une crise sans précédent. En 2023, 470 éléphants et 176 personnes ont trouvé la mort lors de conflits homme-éléphant. Ces affrontements sont souvent provoqués par l’expansion agricole qui empiète sur leurs habitats naturels, perturbant leurs sources de nourriture et d’eau.
Sumitra Malkandi, habitant d’un village agricole du centre du Sri Lanka, raconte comment son mari, Thilak Kumara, a été piétiné à mort par un éléphant alors qu’il nourrissait leurs vaches. Ce drame n’est qu’un exemple des nombreux incidents tragiques survenus ces dernières années.
Une situation alarmante
Les chiffres sont préoccupants : les décès d’éléphants dépassent les 400 pour la deuxième année consécutive, ce qui pourrait entraîner la disparition de 70 % de la population d’éléphants du Sri Lanka. Prithiviraj Fernando, expert en éléphants, souligne que l’urbanisation et l’agriculture sont les principaux responsables de cette situation alarmante.
Les agriculteurs utilisent des clôtures électriques, souvent illégalement modifiées pour tuer les éléphants, ainsi que des poisons et des appâts explosifs. Ces méthodes brutales contrastent avec les recommandations des écologistes, qui prônent des solutions plus douces comme la culture d’agrumes non attractifs pour les éléphants.
Appel à l’action au sri lanka
Les défenseurs de l’environnement appellent le gouvernement à agir de toute urgence. Le plan d’action national élaboré en 2020 reste en veilleuse à cause de la crise économique, mais l’augmentation des décès d’éléphants renforce l’urgence de sa mise en œuvre. Le Sri Lanka compte environ 5 800 éléphants, mais la diminution des habitats et la sécheresse menacent leur survie. Les éléphants mâles, particulièrement vulnérables, errent souvent seuls, augmentant les risques de conflits mortels.
Le témoignage de Sumitra Malkandi confirme la peur et l’incertitude des villageois face à l’augmentation des rencontres dangereuses avec les éléphants. Les experts craignent que sans intervention rapide, l’avenir des éléphants emblématiques du Sri Lanka soit gravement compromis.
