Invitée sur les antennes de RFI ce 26 novembre à Paris, Ajara Nchout Njoya s’est livrée comme rarement et a notamment réitéré son combat contre les mariages précoces qui ont pignon sur rue dans les familles musulmanes dont elle est issue.
Dans un entretien exclusif mené par Annie Gasmier et diffusé dans le cadre de la célèbre émission Radio foot international, Ajara Nchout est revenu de manière on ne peut plus globale sur les actualités concernant sa propre personne, l’équipe nationale du Cameroun et sa vie en club.
Depuis son départ du Cameroun, Nchout Ajara a évolué respectivement en Russie, en Suède et en Norvège. Des pays relativement froids. Interrogée d’emblée sur son adaptation, la jeune femme révèle ses méthodes d’acclimatation.
Quand vous voulez atteindre certains objectifs, il faut oublier le froid. En Russie, je me posais vraiment la question si je pouvais m’en sortir, mais avec le temps j’ai compris qu’il fallait se surpasser. Mes coéquipiers se moquaient de moi parce que je pouvais mettre trois vestes avec de mettre le maillot sur moi. Deux paires de gants, même les chaussettes je peux doubler trois (…) En Norvège tout se passe bien, parce que mon entraîneur me fait confiance.
L’attaquante camerounaise avoue ensuite arborer le numéro 3 en hommage à l’ancien international ghanéen Asamoah Gyan.
Je porte le numéro 3 parce que je suis fan d’un attaquant ghanéen Asamoah Gyan. En 2010, Il a failli emmenée une équipe africaine pour la première fois en demi-finale de la Coupe du Monde.
Nominée aux CAF Award pour le titre de joueuse africaine de l’année et présentée comme ultra favorite, la lionne calme les ardeurs.
Je le souhaite vraiment, mais on n’est pas sûr, les gens doivent voter. C’est un trophée que je souhaite vraiment remporter, mais il faut attendre la dernière décision de la CAF. Je souhaite vraiment, parce que ce sera une victoire pour l’équipe nationale du Cameroun.
Le Cameroun n’a jamais remporté la CAN féminine. La joueuse de 26 ans est persuadée qu’une première victoire dans cette compétition est imminente.
Ce qui est sûr, on va remporter une CAN parce qu’on essaye de travailler là-dessus, on a dèjà perdu deux finales contre le Nigeria en 2014 et en 2016 chez nous, une grosse déception devant le peuple camerounais et le président de la République. Il faut comprendre que c’est ça le football, on apprend de ses erreurs.
La native de Foumban a également réaffirmé sa volonté de contribuer à la lutte contre les mariages précoces qui annihilent les rêves des jeunes filles
Je suis née dans une famille musulmane. Chez nous, c’est aller à l’école ensuite se marier. Si ma famille ne m’avait pas laissée jouer au foot, je serais aujourd’hui mariée dans une famille musulmane avec trois enfants. J’essaye à ma façon de mettre stop à cela, de dire aux parents de laisser les enfants poursuivre leurs rêves, termine- elle.