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Ngole Philip Ngwese : de ministre à Haut-commissaire du Cameroun au Canada, découvrez le parcours de l’homme politique et universitaire

Ngole Philip Ngwese, homme politique et administrateur civil camerounais, est le nouveau représentant diplomatique du Cameroun au Canada. Son parcours, jalonné de fonctions ministérielles et académiques, lui a permis d’emmagasiner de l’expérience dans la gestion des affaires publiques au Cameroun. Désormais nommé Haut-Commissaire du Cameroun au Canada, Ngole Ngwese s’apprête à relever un nouveau défi, cette fois-ci sur la scène diplomatique internationale, dans un contexte où l’immigration camerounaise vers le Canada connaît une accélération sans précédent.

Ngole Ngwese
Ngole Plilip Ngwese (c) Droits réservés

Né en 1963 à Muaku, dans la région du Sud-Ouest du Cameroun, Ngole Philip Ngwese a connu un cursus scolaire distingué. Diplômé de l’École nationale d’administration et de la magistrature (ENAM) du Cameroun, il s’est rapidement affirmé comme un administrateur civil compétent. Fort de cette solide formation, il a poursuivi des études supérieures en France, où il a obtenu un doctorat d’État en droit public de l’Université de Toulouse.

Son expertise en droit public lui a permis de devenir un incontournable non seulement au sein de l’appareil étatique camerounais, mais aussi dans le milieu académique. En effet, Ngole Ngwese a enseigné dans plusieurs institutions prestigieuses au Cameroun, notamment à l’ENAM, l’École nationale supérieure de police (ENSP), l’École nationale supérieure des travaux publics (ENSTP) ainsi qu’aux facultés des sciences juridiques et politiques des Universités de Yaoundé, Dschang et Ngaoundéré. 

Ministre de la Forêt et de la Faune : une gestion aux multiples défis

La carrière politique de Ngole Philip Ngwese dans les hautes sphères de l’Etat prend son envole lorsqu’il est nommé ministre de la Forêt et de la Faune dans le gouvernement camerounais. Ce portefeuille ministériel, stratégique dans un pays où les ressources forestières représentent une part importante de l’économie, place Ngole Ngwese au cœur des questions de gestion durable des forêts et de la biodiversité.

Durant son mandat, il a dû faire face à des défis comme la lutte contre l’exploitation illégale des forêts, le braconnage, ainsi que la gestion des conflits entre les communautés locales et les exploitants forestiers. Il a également travaillé à la mise en place de programmes de reforestation et de protection des aires protégées, dans le cadre de la politique nationale de conservation. Ngole Ngwese a dû naviguer entre les impératifs de développement économique du pays et la nécessité de préserver les ressources naturelles pour les générations futures. Malgré les difficultés inhérentes à ce ministère, il a réussi à poser des bases solides pour une gestion plus responsable de la faune et des forêts camerounaises.

Cependant, son passage à la tête de ce ministère n’a pas été sans controverse. En 2018, après sept ans à ce poste, Ngole Ngwese quitte le gouvernement. Pour certains observateurs, ce départ est lié à la difficulté à équilibrer les intérêts économiques et environnementaux dans un contexte où les pressions sur les ressources naturelles du Cameroun étaient de plus en plus intenses.

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Un retour en force sur la scène diplomatique : la nomination au poste de Haut-Commissaire au Canada

Le 18 janvier 2024, Ngole Philip Ngwese est nommé par décret présidentiel, Haut-Commissaire du Cameroun au Canada. Cette nomination vient après une période de retrait de la vie publique, pendant laquelle il jouissait d’une retraite paisible après ses nombreuses années de service. Le Canada, un pays avec lequel le Cameroun entretient des relations diplomatiques depuis 1962, représente aujourd’hui une destination privilégiée pour les Camerounais en quête d’une meilleure qualité de vie. Ngole Ngwese hérite donc d’un poste diplomatique stratégique, où réside l’une des plus importantes diasporas camerounaises.

Les enjeux d’une mission diplomatique dans un contexte de migration massive

En tant que Haut-Commissaire, Ngole Ngwese devra faire face à des défis majeurs liés à la migration massive des Camerounais vers le Canada. Selon le Groupement des Entreprises du Cameroun (GECAM), près de 6 000 Camerounais ont émigré au Canada durant les quatre premiers mois de l’année 2024. Le Canada est devenu, après la France, la principale destination des Camerounais à la recherche d’opportunités économiques, sociales et éducatives. L’immigration camerounaise, motivée par la précarité de l’emploi et les crises sociopolitiques que traverse le Cameroun, pose de véritables enjeux pour le développement économique du pays. De nombreux travailleurs qualifiés, formés dans des institutions locales avec des financements souvent pris en charge par leurs employeurs, quittent le Cameroun, ce qui crée un déficit de compétences dans plusieurs secteurs clés de l’économie nationale.

Le phénomène de la fuite des cerveaux inquiète de plus en plus les autorités camerounaises et les acteurs économiques locaux. Le président du GECAM, Célestin Tawamba, a exprimé au cours d’une récente conférence de presse, ses préoccupations quant à la perte de compétences précieuses qui met en péril la compétitivité des entreprises camerounaises. Ce mouvement migratoire, bien que compréhensible du point de vue des Camerounais en quête de meilleures conditions de vie, entraîne une érosion du capital humain disponible pour répondre aux besoins de croissance du pays. « Ces départs massifs effectués en majorité à l’insu des employeurs, causent un vide parfois difficile à combler et obligent ces entreprises, dans plusieurs cas, à supporter les dettes contractées en interne par les travailleurs démissionnaires. Par ailleurs, lorsque lesdits travailleurs avaient des emprunts en cours auprès des Institutions financières, la récurrence du phénomène compromet l’accès au crédit d’autres employés de la même entreprise », a regretté Célestin Tawamba.

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Une mission de consolidation des liens bilatéraux

Dans ce contexte, la mission de Ngole Philip Ngwese en tant que Haut-Commissaire au Canada sera des plus importantes. Il aura la tâche délicate de renforcer les relations diplomatiques entre les deux pays, tout en veillant à promouvoir les intérêts du Cameroun au Canada. Cela inclut la gestion de la diaspora camerounaise, qui ne cesse de croître, ainsi que la mise en place de politiques visant à encourager les investissements canadiens au Cameroun.

En outre, Ngole Ngwese devra œuvrer à la promotion des échanges éducatifs, scientifiques et technologiques entre les deux nations. Le Canada étant reconnu pour son excellence académique, il est probable que de nombreux Camerounais continueront à choisir ce pays pour leurs études supérieures. Le Haut-Commissariat devra jouer un rôle actif dans l’accompagnement de ces jeunes talents camerounais, tout en les incitant à revenir contribuer au développement de leur pays d’origine après leurs études.

En clair, enjeu principal pour Ngole Ngwese au regard de la problématique grandissante de fuite de cerveaux, sera donc de trouver un équilibre entre la gestion des flux migratoires et la valorisation des compétences des Camerounais installés au Canada. Le Haut-Commissaire devra s’assurer que la diaspora reste connectée aux réalités et aux opportunités offertes par le Cameroun, afin d’éviter une rupture totale entre ces expatriés et leur pays d’origine. De plus, dans un contexte où le Cameroun cherche à diversifier ses partenariats économiques, le Canada pourrait représenter un partenaire stratégique de premier plan. Ngole Philip Ngwese aura ainsi pour mission de promouvoir le Cameroun en tant que destination d’investissement, notamment dans les secteurs de l’agriculture, des technologies de l’information et de la communication, ainsi que des infrastructures.


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