La vie d’Aminu Mohammed ne sera plus sans doute la même aussi bien à l’université que sur la toile. Ce twitto nigérian a fait bouger le pays entier avec un « simple tweet » visant la femme du président de la république. La sortie en elle-même du jeune homme aurait pu être anodine ou du moins être négligée. Mais, à la suite de sa moquerie vis-à-vis d’Aisha Buhari, il avait été interpellé et incarcéré plus de cinq mois après la publication de son message comme l’a dit nos confrères de RFI. En commentant sur l’embonpoint de la femme du président, le jeune de 23 ans avait notamment accusé cette dernière de prendre du poids après avoir « mangé l’argent des pauvres ». La première dame n’a pas hésité il y a quelques semaines a porté plainte pour ce tweet datant de juin 2022.
Une plainte désapprouvée par les internautes nigérians
Arrêté en début du mois de novembre, Aminu Mohamed a été déféré à Abuja après son inculpation pour le motif de diffamation. Toutes les requêtes de son avocat afin qu’il soit libéré ont été rejetées. Une affaire qui a donné de l’aile à la population qui a pris l’affaire et commencer à réagir à travers internet. Le principal syndicat des étudiants du pays, l’Association Nationale des Etudiants du Nigéria, avait même déjà prévu de manifester à travers le pays ce lundi. L’université au Nigéria qui commence à s’habituer aussi aux scandales. Une pression populaire qui a mis la pression à la première dame qui a dû faire profil bas. Aisha Buhari a en effet retirer sa plainte pour éviter que cette affaire ne prenne plus d’ampleur. Déjà, les stars, comme ce fut le cas il y a quelques temps en 2020 face aux violences policières, ont commencé à prendre position en faveur du jeune étudiant.
Amnesty International prend position
L’organisme international Amnesty International n’a pas hésité a faire une sortie sur sa plateforme nigériane pour dénoncer le musèlement de la parole aux jeunes nigérians qui utilisent les réseaux sociaux. Pour eux, le gouvernement doit respecter la liberté d’expression. Ils ont d’ailleurs salué la décision de la première dame de revenir sur sa plainte et de la retirer. Un retrait qui a favorisé la liberté du jeune ce vendredi. Une affaire qui remet en avant les questions de liberté individuelle et liberté d’expression en Afrique.