Un tribunal norvégien a confirmé, mardi 19 novembre, la détention provisoire de Lucas Ayaba Cho, le leader séparatiste camerounais accusé d’incitation à des crimes contre l’humanité. Cette décision, rendue publique par l’avocat des parties civiles, signifie que l’enquête se poursuit et que le risque de voir Ayaba Cho extradé vers le Cameroun reste présent.
Selon des sources judiciaires, Cho Lucas Ayaba, également connu sous le nom de Lucas Cho Ayaba, restera en détention jusqu’au 14 janvier 2025. Il est accusé d’avoir été le président du gouvernement de l’Ambazonie et le commandant de l’Ambazonian Defense Force, l’un des groupes armés séparatistes actifs dans l’ouest du Cameroun, fréquemment impliqués dans des enlèvements de civils.
Bien que l’accusé ait nié avoir intentionnellement ciblé des civils, le juge a estimé que ses activités constituaient une incitation à des crimes contre l’humanité au sens de la loi norvégienne. La cour a également jugé qu’une interdiction de visite et de communication était proportionnée, compte tenu des risques d’altération des preuves et des difficultés à obtenir des témoignages en raison de la peur.
L’arrestation de Cho Lucas Ayaba fin septembre par l’unité Kripos, chargée des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, constitue une première pour la Norvège. Jamais auparavant le pays n’avait arrêté quelqu’un pour incitation à commettre de tels crimes, un chef d’accusation passible de 30 ans de prison selon la législation norvégienne.