L’écrivain Patrice Nganang se réclamant de la brigade anti-sardinards décrit les actions menées par Ahmed Bakayoko, ministre d’Etat, ministre de la défense ivoirienne à l’occasion des obsèques de Dj Arafat.
Alors que Ange Didier Houon Alias Yorobo trente-trois ans, se repose désormais au cimetière de Williams Ville en Côte d’Ivoire, Patrice Nganang publie sur sa page Facebook un message ce 30 août 2019 où il tacle le ministre ivoirien.
Cette publication du membre de la B.A.S survient au moment où les fans du Commandant Zabra lui rendent un vibrant hommage au stade Félix Houphouët Boigny ce vendredi, veille de l’enterrement.
Sans commentaire, Lebledparle.com vous propose cette publication de Patrice Nganang.
QUAND POLITICIEN PLEURE SON PETIT
Il ferme frontières aériennes, maritimes et terrestres de pays-là, il déclare journée fériée et chômée, il nomme le stade Arafat, il frappe les timbres au nom d’Arafat, il nomme des boulevards au nom d’Arafat, il ferme toutes les ambassades de pays-là il décide que le jour-là le stade sera plein et le stade est plein, il fait venir tous les artistes d’Afrique – sauf du Cameroun – pour chanter et pleurer avec lui !
Il fait encore quoi que j’ai oublié ? Il décide que le peuple va entendre Arafat crier ses trois ou quatre hits dans ses oreilles pendant deux semaines ! Va le voir danser pendant deux semaines ! Chaque jour du matin au soir !
Oui, oui, il construit une statue géante de Arafat sur moto à Yopougon ! Quoi d’autre ? Quoi d’autre ? Il interdit la circulation de motos dans Bidjan, et d’ailleurs pour toujours il interdit la conduite de motos-sport dans pays-la ! Non, dans toute l’Afrique !
Mais comme l’Union Africaine aura besoin de vote, il interdit déjà l’importation de motos dans son pays, tout court ! Il décide de faire bruler toutes les motos qui sont déjà dans le territoire national au cours d’une cérémonie officielle ! Il interdit à la police d’aller faire son travail le jour des funérailles de Arafat dont il décide la date, il donne salaire gratuit a tout le monde le jour-là ! J’ai oublié quelque chose ? Quoi ? Mais quoi donc ?
Oui, oui, il ordonne à la famille de son petit, père et mère de se réunir et de s’aimer encore pour venir aux funérailles-la, il décide de faire un concert géant où il invite tout le monde et paye tout, il décide que spectacle-là est gratuit pour tout le monde, imaginez ! Voir Koffi Olomide, Fally Ipupa njooo, oui, gratuit, il ordonne que cela sera joué 24/24 sur la télévision nationale, diffuse sur internet – avec interruptions – à travers le monde, ah quoi d’autre ?
Quoi d’autre ? Il regarde, il cherche quoi faire d’autre car il a le pouvoir, quoi d’autre il peut faire à part faire venir Alassane Ouattara qui a refusé apparemment de venir, car Ouattara est quand même le président, et pas encore lui, et Alassane ne vient pas aux trucs d’un petit chanteur de coupe décalé comme Arafat, quoi d’autre ? Quoi d’autre ? Quoi d’autre ?
Ah, la douleur de Bakayoko ! La deuxième chose qu’il ne peut pas faire, c’est bien sûr réveiller son petit, car même si on chante son nom partout, il n’est pas Dieu ! Deux choses, deux choses donc, qui échappent à la douleur de Bakayoko, quand il pleure son petit !
DJ Arafat !
Concierge de la république