Albert Roger Milla pense que l’ancienne génération a frayé du chemin à la nouvelle qui lui doit par conséquent, une profonde déférence.
Une prime à tout prix pour la génération 2000 ?
« Nous, les champions olympiques, après discussions entre nous, voudrons que notre capitaine (Geremi Sorel Njitap) écrive au Chef de l’Etat, son excellence Paul Biya, pour une récompense à la hauteur de notre performance il y’a 20 ans car nous estimons avoir remporté le plus grand succès de l’histoire du football camerounais sur le plan mondial », pouvait-on lire dans une correspondance rendue publique le 6 août 2020 par l’entremise de Serge Branco Namekong dont les champions olympiques d’Australie en 2000 ont fait le porte-parole.
Invité le 11 août 2020 au programme vespéral Le Débrief de L’actu diffusé aux antennes de Canal 2 International, le troisième meilleur joueur du Mondial Italie 90 n’a pas caressé dans le sens du poil son cadet Serge Branco.
La nouvelle génération sur les traces de l’ancienne
Pour le meilleur joueur africain du 20ème siècle, la jeune génération trouve du bonheur grâce au chemin que les anciens leur ont frayé : « Je suis à 280 millions et quelque chose comme ça qu’on ne m’a jamais remboursé hein ! Qu’ils arrêtent ça ! Nous n’en voulons à personne, mais ils ne doivent pas nous insulter comme ils sont en train de faire. Il ne faut pas qu’ils oublient que c’est grâce à nous qu’aujourd’hui qu’on les connait dans le monde du football. Si nous n’avions pas fait ce que nous avions fait ils ne seraient pas au niveau international », déclare-t-il.
Pas de comparaison à faire !
D’ailleurs, le Vieux Lion évoque les privilèges dont jouissent les jeunes footballeurs de l’équipe nationale de nos jours mais dont ils ne profitaient pas en leur temps : « Ce que nous avons fait ces enfants-là ne peuvent pas le faire. J’ai payé moi-même mes billets d’avion. Ils peuvent le faire ceux-là ? Ceux-là qui veulent 50 millions de Francs CFA avant de monter dans l’avion ?», déplore-t-il.
Comparativment à la nouvelle génération, « Nous avons toujours pris ce qu’on nous a donnés. Nous n’avons jamais revendiqué quoi que ce soit au sein de cette équipe nationale. Jamais depuis 1970 que je suis dans cette équipe nationale. Il y a des moments où nous avons effectué des déplacements avec seulement 500 francs dans les poches. Cela ne nous a pas empêchés d’aller faire le résultat. Il y a des moments où on nous disait : ‘’il n’y a pas d’argent maintenant, quand vous allez revenir on va vous donner quelque chose’’ », se souvient l’ambassadeur itinérant à la Présidence de la République.
Un manque de respect ?
Le double ballon africain soupçonne également un comportement irrévérencieux de la part Serge Branco : « Je ne me suis jamais comparé à Mbappé Leppé ni à Tokoto Jean-Pierre ni à quelqu’un d’autre. Je ne peux pas accepter que quelqu’un qui n’a même pas un …Il a joué au football où pour dire : ‘’Est-ce que Roger Milla a joué plus que nous ?’’. En plus, il ne dit pas plus que tout le monde mais plus que moi. Lui qui ? Il sait ce que c’est que le football ?», s’interroge sans cesse l’ambassadeur l’ancien attaquant de Montpellier en France.