Après une folle semaine en rebondissements, l’ex ministre de la défense et ses co-accusés sont partis des cellules du Tribunal criminel spécial (TCS) de Yaoundé pour la prison centrale de Kondengui ce vendredi très tard dans la nuit.
Mme Ngounou Justine Aimée, Procureur général auprès du TCS, a signé ce vendredi un mandat de détention provisoire à la prison centrale de Kondengui pour l’ex baron du régime de Paul Biya, surnommé Bébé Doc.
Pendant trois jours de garde à vue au TCS de Yaoundé, l’ancien ministre de la défense s’est battu en vain pour éviter la prison. Après une énième audition ce vendredi, le procureur général a ordonné le placement en détention provisoire à la prison centrale de Kondengui Yaoundé, d’Edgard Alain Mebe Ngo’o, Maxime Mbangue, Victor Mboutou et Victor Menye, tous accusés de détournement de fonds publics…
Une perquisition a été effectuée à son domicile à Odza de 14h jusqu’à 2h du matin ainsi que dans sa société de location de voiture dénommée Limousine Prestige située à Mbankomo où plusieurs véhicules et autres biens ont été saisis.
Selon des informations, sa femme Bernadette MEBE, au moment où nous publions ce texte, se trouve encore à la clinique le Jourdain à Yaoundé où elle souffre d’un malaise survenu après les perquisitions .
Cet emprisonnement, a commencé par l’interdiction de sortie du territoire national signée le 31 janvier 2019, son cantonnement dans la ville de Yaoundé et sa première audition au TCS au mois de février dernier.
L’information judiciaire ouverte contre l’ancien ministre de la Défense depuis un an, est liée entre autre à l’affaire « MagForce », une firme française de fourniture de matériel militaire. Il est reproché à l’ex-ministre de la Défense, une série de surfacturations de matériel destiné à équiper les armées camerounaises.
En 2010, un journaliste camerounais, Jules Koum Koum, décédé dans un accident de la route, avait enquêté sur un supposé scandale de surfacturation des tenues militaires livrées par la société de fourniture MagForce au ministère de la Défense, au moment où M. Mebe Ngo’o était à sa tête.