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Opération Bamenda Clean : Les populations broient du noir

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Cloitrées dans leurs domiciles depuis le 08 septembre, elles commencent à manquer de nourriture, du fait de la fermeture des marchés, banques, et de l’absence des moyens de locomotion.


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Ville Bamenda – capture photo

Depuis le 08 septembre 2020, Usmane n’a presque pas quitté son domicile. Ses journées, il les passe cloîtré dans sa maison avec son épouse et ses enfants. Dans le meilleur des cas, il sort ; discute avec quelques voisins, prend de l’air hors de sa maison, mais, ne s’aventure jamais à aller loin de celle-ci. Ses journées, devenues longues, ennuyeuses et pénibles sont interminables. « Nous n’avons plus de vie à Bamenda. La situation déjà très difficile s’est dégradée. Entre les Forces de défense et de sécurité (Fds) qui lancent l’opération de traque des sécessionnistes et ces derniers qui lancent le mot d’ordre de ville morte, ce sont les populations qui trinquent. Nous sommes des morts-vivants à Bamenda. Nous sommes plus sûre de mourir à tout moment, que de voir le prochain lever ou coucher du soleil », s’offusque ce riverain.

La situation est apocalyptique dans tous les quartiers de Bamenda. Et la capitale régionale du Nord-Ouest ressemble à une ville fantôme. Les rues de Bamenda sont désertes. Aucun taxi ou même véhicule personnel ne circule. Les banques, Etablissements de microfinance, services publics sont fermés. Tout ou fermé. Les marchés et espaces marchands n’ont pas ouvert depuis le début de l’opération. Et se retrouver dans les rues est un risque. La peur règne, faisant planer un sentiment d’insécurité et même de mort. « Là où il y a la vie, il y a les mouvements des hommes et des femmes. Cette absence de vie, ces rues désertes, tout cela fait planer un sentiment de mort, de non vie. Et se retrouver à 100m de chez soi vous donne la chair de poule, parce que le pire peut survenir à tout moment », argue Kiven, un habitant de Bamenda joint au téléphone.

La ville morte illimitée a été imposée par les sécessionnistes, en réponse à la décision des autorités municipales et administratives de la ville de Bamenda d’interdire la circulation des motos, principalement utilisées par les ambazoniens pour faire régner la terreur. Et les conséquences sur les populations sont déjà terribles. Les habitants de Bamenda sont de plus en plus menacés par la faim. « On ne peut pas acheter de quoi manger parce que les marchés sont fermés. On ne peut même pas avoir de l’argent pour en acheter parce que les banques et Etablissements de microfinances sont fermées. Et je n’ai presque plus rien à manger à la maison. On ne sait pas comment faire. La ration alimentaire a diminué considérablement », informe un habitant de Bamenda. En outre, en raison de l’interdiction des véhicules de circuler imposée par les sécessionnistes, les agriculteurs ne peuvent pas transporter les récoltes des champs et autres lieux de culture pour les lieux de commerces.

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