Depuis ces derniers jours, l’Eglise catholique est fragilisée par les scandales de pédophilie, d’abus sexuels etc. Un journaliste de France Culture vient de sortir un livre intitulé « Sodoma » qui décrit un « système gay », hypocrite et secret, au sein du clergé. Siméon Roland Ekodo Mveng, analyste des questions de relation internationale et homme d’église nous propose une réflexion sur ces nombreux scandales qui émaillent l’église en ce moment. « Il est grand temps de réformer l’église et le système de croyances d’aujourd’hui », pense le spécialiste de sciences politiques.
SCANDALE AU SOMMET DE L’ÉGLISE :
Entre signalétique d’une fin des temps et urgence de réformation. La répétition des « sex gate » entendus comme la commission d’actes de pédophilie et d’homosexualité par les membres du clergé pose avec acuité la problématique des indicateurs contemporains de la fin des temps sous le prisme de l’apocalypse de Saint Jean. Cette crise des mœurs au sein des assemblées de Dieu questionne aussi bien la facture morale de certains pasteurs en principe dépositaires de l’éthique religieuse à l’image du Christ que les critères de recrutement et le faisceau de motivations socio-économiques et culturelles incitant à la vocation presbytérale aujourd’hui. Au-delà des dérives déjà coutumières des gourous sur le commerce de la foi, moyennant l’évangélisation de la prospérité sociale et économique ou la guérison miraculeuse des pauvres fidèles en Afrique et en Amérique du Sud, nul n’est besoin de ressasser historiquement le rôle trouble de comploteurs accablant les missions catholiques et protestantes durant la colonisation où la soutane dissimulait allègrement le fusil et les intérêts marchands impérialistes. Dans ce procès de civilisation, si certains avocats de la communauté chrétienne souscrivent à l’idée de diabolisation ou d’infiltration de l’église par les loges du nouvel ordre mondial à l’effet de liquider et de faire imploser les derniers bastions érigés contre le capitalisme païen et l’État moderne laïc athée, certaines interrogations taraudent cependant l’esprit critique du chercheur. À savoir, si les requérants à l’ordination sacerdotale devraient se castrer comme Origène père de l’église d’Alexandrie qui se fît volontairement eunuque pour mieux servir le seigneur selon l’adage biblique qui voudrait que l’on coupe la main qui nous empêche d’entrer au royaume de Dieu. Non sans questionner empiriquement certains dogmes, une autre interrogation corrélée à celle-ci voudrait logiquement savoir au-delà des problèmes, de concentration du célébrant, d’héritage des biens patrimoniaux paroissiaux et de leur gestion par le vicaire, si le don de chasteté est un charisme humainement supportable par les consacrés. En d’autres termes, quand un examen attentif de la vie des prêtres, figures de Melchizedek de la tribu des lévites et des évêques de l’église primitive montre bien que ceux-ci convolaient en noces, on arriverait à se demander si le mariage des prélats et successeurs de Saint Pierre serait antithétique à l’élévation spirituelle, au sacre des offices religieux et éminemment à leur béatification outre-tombe. En prenant en compte la pression neuro hormonale des pulsions libidinales et les besoins psychoaffectifs ou de pérennisation symbolique de de tout être humain au sein de la sainte famille (homme, femme et enfants), le célibat des prêtres n’est-il pas de nos jours une camisole d’hypocrisie qui crée plus de malheurs à l’église qu’il ne prétend prévenir ? Loin du débat d’inculturation, de théologie de la libération, ou même de relais d’un livre tristement célèbre sur la sodomie au Vatican, n’est-il pas grand temps de réformer l’église d’aujourd’hui dont la foi et le système de croyances dépassent largement la misogynie du concile de Nicée de 325 qui postulait que la femme n’a pas une âme ou alors que ses charmes seraient rédhibitoires à la pureté du ministre du culte ?
Depuis ce jeudi jusqu’à dimanche prochain, le Pape est en concertation avec tous les présidents de conférences épiscopales du monde pour réfléchir à la prévention des abus sur les mineurs et les adultes vulnérables.