Les militants du MRC ont-ils aussi facilement oublié le martyr du Pr Alain Fogue, de Bibou Nissack et de leurs co-détenus ? Ces proches du Pr Maurice Kamto ont été arrêtés puis condamnés à 7 ans de prison pour divers motifs des suites d’une manifestation censée protester contre la convocation du corps électoral pour les régionales de 2020.
Le président du parti était resté chez lui le jour de ladite manifestation parce que, comme tous ses camarades, il avait été averti par les forces de l’ordre : il serait arrêté, s’il sortait. Quelques dizaines de malheureux ont bravé l’interdiction. Pas lui.
Maurice Kamto avait pourtant montré sa détermination à poursuivre la campagne de boycott entamée en février 2020. Il disait alors ceci : « toute convocation du corps électoral par le gouvernement illégal et illégitime avant la prise en compte et une mise en application effective des deux exigences 1) La résolution pacifique de la crise sociopolitique dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ; 2) La révision consensuelle du système électoral afin de garantir les élections libres et transparentes emportera automatiquement lancement d’une gigantesque campagne nationale d’appel au départ pur et simple de M. Paul Biya du Pouvoir… ».
Des mots complètement creux puisqu’en décembre 2022, il a été photographié aux portes du Palais de l’Unité. Il était, selon la communication du MRC lui-même, porteur d’un courrier à l’attention du président Paul Biya. Par quelle magie du Saint-Esprit, le Biya illégal et illégitime de 2020 est-il devenu fréquentable en catimini deux ans plus tard ?
Le Code électoral est resté identique malgré le travail entamé par Adamou Koupit, Cabral Libii et Joshua Osih auquel il est venu se greffer grâce à la magnanimité de Toumaïnou Ndam Njoya.
Et puis la crise anglophone se poursuit même si l’armée a réussi à repousser les séparatistes de manière fulgurante ces derniers mois.
Et c’est ce même Kamto que Jean Michel Nitcheu et son ami Jean Robert Wafo veulent refourguer à l’opposition camerounaise sous le fallacieux prétexte de « changement ». Et ce, sans aucune consultation préalable.
Je propose que le changement commence dans cette clique homogène de félonie. Il faudrait surtout que M. Kamto change, en sortant de sa posture de leader égoïste qui joue à la roulette russe avec un pistolet chargé des vies de ses amis politiques les plus proches. En ce qui me concerne, je sais qu’il ne changera jamais : c’est un sous-ministre de Biya dont les options politiques varient en fonction des saisons.
William Bayiha, opinion personnelle.