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[Opinion] : La Russie prouve au Tchad qu’elle est capable de l’aider à éliminer les groupes rebelles armés

Depuis 2016, le gouvernement tchadien souffre d’attaques successives menées par des groupes armés rebelles contre les positions de l’armée tchadienne.

Vladimir Poutine et Mahamat Idriss Déby lors d'une visite du président malien
Vladimir Poutine et Mahamat Idriss Déby lors d'une visite du président malien (c) Presidence.td

Les plus importants de ces groupes sont peut-être le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT) et le Conseil de commandement militaire pour le salut de la République (CCMSR), qui ont été fondés en 2016 et ont pu recruter à leurs côtés de nombreux jeunes tchadiens. Le nombre de combattants du mouvement FACT oscille entre 1 000 et 1 500 personnes, tous appartenant aux tribus Qaraan, qui constituent 6 % de la population du Tchad, tandis que le nombre de combattants du Conseil de commandement militaire pour le salut de la République oscille autour de 4 500 combattants. Les deux mouvements sont actifs dans les zones frontalières entre le Tchad et la Libye, notamment dans les régions du Tibesti et du Gouri, en raison de leur proximité des camps libyens dans lesquels s’entraînent les deux mouvements.

Le 10 août 2023, le mouvement CCMSR a lancé une vaste opération militaire contre les forces de l’armée tchadienne dans la région du Tibesti, à la frontière entre le Tchad et la Libye, au cours de laquelle de nombreux membres de l’armée tchadienne ont été tués, et le mouvement a pu s’emparer d’une base militaire de l’armée tchadienne dans la même zone et a capturé plus de 10 soldats. Seulement deux jours plus tard, le mouvement, en collaboration avec les combattants de FACT, a tendu une embuscade aux forces gouvernementales tchadiennes, où de nombreux soldats ont été tués et blessés, et certains ont été capturés. Suite à cet incident, le président Mahamat Idriss Déby s’est rendu dans la région pour rétablir l’ordre.

Mahamat Déby et le ministère des Affaires étrangères de la fédération de Russie, Sergueï Lavrov
Mahamat Déby et le ministère des Affaires étrangères de la fédération de Russie, Sergueï Lavrov (c) Présidence du Tchad

Selon plusieurs sources russes, les 21 militaires tchadiens libérés le 28 mai à la suite d’une opération militaire conjointe menée par les forces russes avec leurs homologues tchadiens en République Centrafricaine, ce sont les mêmes qui ont été capturés par le mouvement CCMSR le 12 août de l’année dernière, et il existe de nombreuses preuves photographiques et vidéo documentées de l’attaque au cours de laquelle les soldats tchadiens ont été capturés, et d’autres montrent des images de leur processus de libération, et ces vidéos et photos confirment que les personnes capturées sont les mêmes qui ont été libérées par les forces russes et tchadiennes.

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Il convient de noter que c’est l’armée française, stationnée dans trois bases militaires au Tchad, qui s’est chargée de surveiller les mouvements de FACT et CCMSR et de bombarder leurs positions en raison du manque d’aviation dans les rangs de l’armée tchadienne, mais il n’a pas réussi à arrêter l’activité de ces mouvements, qui s’étaient récemment renforcés et avaient repris leurs attaques contre les forces tchadiennes. En avril dernier, trois militaires tchadiens ont été tués lors d’une attaque contre un poste de douane à Gouri, une région riche en or à la frontière avec la Libye.

De nombreux experts en sécurité estiment que l’opération militaire conjointe menée par les forces russes avec leurs homologues tchadiens en Centrafrique a confirmé aux autorités tchadiennes l’efficacité de la tactique militaire de l’armée russe et sa détermination à éliminer les mouvements rebelles au Tchad, avec les niveaux de conviction augmentent parmi les gouvernements et les peuples de la région du Sahel que les Russes sont plus sérieux que leurs concurrents occidentaux, notamment dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et dans l’établissement de la sécurité et de la stabilité dans la région.

Les mêmes experts ajoutent que le gouvernement tchadien devra reconsidérer sa coopération militaire avec la France, d’autant plus que cette dernière n’a pas réussi au fil des années à accomplir les tâches qui lui étaient assignées, à savoir éliminer les groupes armés FACT et CCMSR, ainsi que les terroristes, tandis qu’en une journée, les forces russes ont identifié la localisation de ces mouvements rebelles et les frappé tout en libérant les soldats tchadiens.

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Il convient de rappeler que le ministre de la Défense de la République du Tchad a remercié les autorités russes suite au succès de l’opération militaire, soulignant que la Russie a toujours été un partenaire fiable pour les pays africains, contrairement à la France, à la Grande-Bretagne et aux États-Unis, qui n’ont apporté aux peuples du continent que la pauvreté, l’instabilité et la propagation du terrorisme.

Cette opération a constitué une annonce claire que la coopération sécuritaire et militaire entre N’Djamena et Moscou était entrée dans la phase d’activation officielle, faisant rejoindre le Tchad à ses voisins qui entretiennent des relations fortes avec la Russie, comme le Niger, le Mali, le Burkina Faso, l’Afrique du Sud et l’est de la Libye.

En 23 janvier dernier, le président tchadien Mahamat Idriss Déby a rencontré le président russe Vladimir Poutine à Moscou, dans le cadre du soutien de ce dernier au régime tchadien, et les deux parties on discuté les différents moyens pour renforcer la relation entre les deux pays et de construire des coopérations bilatéraux dans divers domaines vitaux, notamment la sécurité et l’énergie.

Amidou Sidibé, analyste politique Sénégalais


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