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Opinion : « notre ENAM et notre système éducatif font des nous les acteurs de notre propre servitude »

enam batiment

Oscar Njiki, étudiant-chercheur au département de philosophie de l’université de Yaoundé 1, spécialité philosophie politique et éthique a fait parvenir à notre rédaction, une tribune libre dans laquelle il parle de l’Enam et du système éducatif camerounais. Le Chercheur en philosophie démontre que la principale institution de formation des cadres de l’administration du pays et le mode de fonctionnement de notre système éducatif asservi les camerounais.


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Enam – DR

Lebledparle.com vous propose l’intégralité du texte.

L’ENAM et NOTRE SYSTÈME EDUCATIF

Le sujet du bac: « peut-on désobéir à la loi civile par obéissance pour la loi morale ».

Les camerounais ont une mauvaise notion de ce qu’ils appellent ETAT DE DROIT. Pour eux, l’État de droit est celui dans lequel les individus sont soumis aux lois et à l’autorité.

Ils s’appuient maladroitement sur Rousseau  » Du contrat Social  » pour conclure avec lui que  » l’obéissance aux lois qu’on s’est prescrites est liberté « .  En Principe ils n’ont pas tort.  Ce qu’ils oublient c’est que ce principe ne tient qu’à partir du moment où le peuple est lui-même législateur. Notre démocratie étant indirect, le peuple est supposé légiférer à travers ses représentants (parlement).

Et si le parlement est acquis à l’avantage de l’exécutif c’est-à-dire au détriment du peuple qu’il (parlement) est supposé représenter?

Et si les parlementaires ne se soucient que de leurs salaires, avantages, immunité ?

Cet ensemble de lois qu’ils voteront en son nom (nom du peuple) sera appelé » CONSTITUTION) » et considéré comme l’expression de la volonté du peuple. 

On partira du postulat « contrat social »,  » loi votée par le peuple lui-même « , mais le postulat sera faux. Déduire donc que le peuple, en se soumettant à la constitution ne se soumettrait » qu’à sa propre volonté est une manipulation.  Il s’agit des lois qui ont exclu le peuple. Or, les lois doivent exprimer la volonté du peuple. La loi doit être l’expression de sa souveraineté. S’il ne se reconnaît pas en une loi, cette loi n’est plus une loi. La vraie loi, c’est le peuple lui-même et il n’a jamais tort. 

Je ne veux pas développer ceci mais je vais vous faire remarquer que notre ENAM et notre système éducatif font des nous les acteurs de notre propre servitude.

Pour le camerounais: l’État de droit se caractérise par le respect scrupuleux des lois par les citoyens. Alors que c’est dans les dictatures que la soumission aux lois (du léviathan, du monarque, démocratie de façade) est observée. Ce qui caractérise les États de droit, contrairement à ce que pensent certains, c’est la contestation incessante, les manifestations, les grèves, les dénonciations, les refus, la désobéissance civile etc…On ne manifeste pas en dictature, on n’y conteste rien, on se soumet.

Un jour vous comprendrez pourquoi je suis plus proche de Cabral Libii que de tous les autres candidats. L’enjeu de la démocratie c’est la souveraineté du peuple à la base et non l’alternance au sommet. Le Cameroun deviendra un État de droit quand il y aura un peuple souverain qui n’accepte pas ce qui est contraire à sa volonté. Pour le moment, changer Biya par X ou Y n’y changera rien.

Je m’arrête là pour le moment.

OSCAR NJIKI (confiné).

Pour approfondir :   Marches du 22 septembre : Herman Jay Cohen invite Paul Biya à prendre sa retraite

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