A l’aune du conflit entre le Jean-Rameau Sokoudjou, roi des Bamendjou et le préfet du département des Hauts plateaux dans la région de l’Ouest, le politologue analyse la difficile cohabitation entre les autorités administratives et traditionnelles au Cameroun.
L’Etat peut prendre sur lui de dissoudre une chefferie traditionnelle, souligne Mathias Eric Owona Nguini dans une série de réflexions publiées sur son compte Facebook dimanche, 24 janvier 2021. « Ceux qui prennent leurs chefferies traditionnelles comme des tremplins pour défier la puissance étatique doivent se raviser ! Si c’est nécessaire, leurs chefs seront destitués et s’ils insistent, ces chefferies peuvent être dissoutes ».
« Les collectivités coutumières ne peuvent engager un bras de fer avec la puissance étatique »
« Il ne faut pas s’y tromper. Les collectivités coutumières ne peuvent de manière réaliste engager un bras de fer avec la puissance étatique que certains cessent de rêver. S’il leur prenait l’envie de suivre la voie de la sédition, ces chefferies traditionnelles affronteraient toutes les rigueurs de la puissance souveraine », poursuit l’universitaire.
Mathias Eric Owona Nguini relève in fine que le soutien populaire que semble bénéficier le roi Soukoudjou relève d’une récupération politique.« La schizophrénie politique des phalangistes kamtalibanesques : ils veulent maintenant faire croire qu’ils respectent les mêmes fo’o dont certains ont été abondamment harcelés par ces voyous au motif de leurs engagements pro- régime ! Ce qu’ils défendent, c’est Sokoudjou le supporter de leur gourou, non le chef Sokoudjou», lit-on.