Le professeur Owona Nguini, diplômé de l’Institut d’études politiques de Bordeaux, dans une de ses multiples sorties sur sa page Facebook ce matin, s’inscrit en faux contre le conflit identitaire qui émerge dans notre pays.
D’après ses explications, le Cameroun gagnerait à «développer une politique d’harmonie intercommunautaire et transcommunautaire » pour parvenir à ce qu’on a appelé « Vivre-ensemble».
Ci-jointe, le poste du politologue et enseignant à l’Université de Yaoundé-II
« Leçons sur la sage nécessité d’une politique transversale au Cameroun
Déconstruire les passions polluantes de l’hégémonisme identitaire par le républicanisme transcommunautaire. Il paraît fondamental pour poser et consolider le vivre-ensemble au Cameroun, de développer une politique d’harmonie intercommunautaire et transcommunautaire. Ceci signifie que les pouvoirs publics agissant de concert avec la société civile et les communautés, vont travailler à renforcer les bases d’une coexistence apaisée entre les différentes communautés ethniques, régionales et confessionnelles.il s’agit ainsi de cultiver les cadres moraux, matériels, économiques et politiques de la convivialité entre les communautés. Cette démarche politique s’appuie sur une mise en exergue constante et consistante des valeurs de tolérance, de confiance, de reconnaissance et de relance entre les communautés considérées comme groupes compatibles.
Dans cette optique, les rivalités intercommunautaires sont appelées à être aplanies plutôt que favorisées. Ainsi, il s’agit de prévenir ou de contrer la montée en régime de la pollution claniste et chauviniste liée au(x) désirs d’hégémonie des acteurs tribalistes de certains groupes identitaire qui affirment de manière péremptoire leur volonté sectaire de puissance aux dépens des autres communautés.
La république transcommunautaire n’ignore pas les communautés mais se charge de canaliser les communautarismes. Elle combat particulièrement toute forme d’hégémonisme identitaire structuré ou projeté, avéré ou masqué. La république transcommunautaire institue une véritable éducation politique, morale et civique de facture prophylactique autant que thérapeutique contre les malaises culturels qu’expriment les intolérances intercommunautaires comme des perversions identitaires, de véritables pathologies morales, mentales, sentimentales ou comportementales.
En effet, ces pathologies éthiques et psychiques peuvent rapidement polluer l’atmosphère sociale en raison d’effets de contagion collective quand ce sont des affections maniaques liées à l’ethno-chauvinisme, puis l’ethno-hégémonisme ou l’ethno-fanatisme et enfin l’ethno-fascisme. C’est pourquoi il convient de faire que l’intégration républicaine se charge de lutter contre les dérèglements et débordements identitaires qu’occasionnent la rivalité et la conflictualité entre communautés. »
De mémoire, originaire de la région du Sud Cameroun, et fils aîné de Joseph Owona, qui fut, de longues années durant, l’un des hommes forts du régime, Mathias Éric semble vouloir s’oblitérer de cette filiation. On ne compte plus ses publications, ses conférences et interventions aussi au Cameroun qu’à l’étranger. Sa culture politique et son extrême liberté de ton en font de lui, l’un des politologues les plus écoutés de sa génération. Les dysfonctionnements de l’État et du RDPC (au pouvoir) sont ses sujets de prédilection.