Dans une tribune partagée sur les réseaux sociaux dimanche 30 août 2020, le politologue a expliqué «comment le Pr Kamto croit prendre le pouvoir par le raccourci insurrectionnel».
La sortie du leader du MRC dans laquelle il annonçait le lancement d’une campagne d’appel au départ de Paul Biya si le corps électoral en vue des régionales venait à être convoqué avant la résolution de la crise anglophone et la modification du code électoral n’a laissé que très peu d’intellectuels indifférents. Réagissant à cette communication de Maurice Kamto, Mathias Eric Owona Nguini pense que son collègue universitaire souhaite mettre le Cameroun à feu et à sang pour parvenir au pouvoir. Lebledparle.com vous dévoile ci-dessous, l’intégralité de son analyse.
Comment incapable de peser électoralement, le Pr Kamto croit prendre le pouvoir par le raccourci insurrectionnel : les égarements d’un apprenti-sorcier qui expose le Cameroun à une guerre civile.
En politicien empresse, le Pr Maurice Kamto se met derechef dans la peau d’un trublion prêt à tout pour accéder à la magistrature suprême. Fatigué d’attendre le concours pour devenir « Bulu», il recourt encore à des manœuvres politiciennes relevant de la surenchère irresponsable.
Ainsi l’éminent juriste conforte son image de politicien sans scrupules cumulant machiavélisme et égotisme pour se créer un couloir vers le pouvoir suprême dont il pense que la tunique présidentielle est taille à sa mesure!
Le voilà évoquant des motivations purement fallacieuses pour recommencer au nom de la légitime capacité de s’opposer le jeu de la provocation abrasive , de la manipulation dolosive et de la contestation explosive en entendant lancer une campagne pour le départ du président Paul Biya, au motif que celui-ci et son appareil gouvernant ne veulent ou ne peuvent résoudre la crise dite anglophone et accepter de négocier un code électoral consensuel.
Les candides que la rhétorique démocratique qu’instrumentalise ce spéculateur politique compulsif séduit, ne mesurent pas le degré d’aventurisme d’une telle initiative essentiellement modelée par une logique ressortissant du bluff.
En effet, pour qui observe la conjoncture politique camerounaise avec attention et sérieux, une escalade peut être fatale compte tenu notamment d’un niveau de crispation identitaire élevé et d’articulation rugueuse de la segmentation communautaire du pays.
Les rivaux et ennemis du régime las d’attendre une alternance électorale qui ne viennent pas, sont tentes de faire du passage en force une solution qu’ils croient commode. Or, il est évident qu’une telle campagne fonctionnera comme une réactualisation du mécanisme de ruse utilise par les aventuriers fanatiques de l’ambazonisme pour créer une crise armée au Cameroun.
Le leader du Mrc s’appuyant sur des réseaux aveugles par le populisme de village, croit qu’il pourrait accéder au pouvoir par la force, avec une incroyable naïveté pour une personnalité de ce calibre intellectuel.
Il dit compter sur le peuple, ce peuple dont il a évité la sanction en fuyant l’épreuve du suffrage universel et qu’il croit conforme à la configuration ethnique dominante de ses partisans, faisant abstraction d’une analyse lucide de la crispation identitaire qui a saisi le jeu politique camerounais.
Le peuple camerounais ne correspond en rien au jeu disperse de ses différents segments et des différentes sections, fractions ou factions qui leur sont lies. C’est comme cela que les apprentis sorciers ambazoniens se sont leurres sur le fait que leur mobilisation sectaire entrainerait une adhésion massive des camerounais venant d’autres foyers camerounais que le Nord-Ouest et le Sud-Ouest.
Leur aventurisme irresponsable a conduit à un cheminement infernal essentiellement traumatique et dramatique pour les couches populaires qui les ont suivis avec ingénuité.
La logique de Maurice Kamto et de ses affidés, c’est de porter le combat pour la conquête insurrectionnelle du pouvoir au cœur de la citadelle-capitale en y inscrivant durablement un mouvement de renversement du pouvoir.