Comment des lobbies de classe et des lobbies communautaires entendent neutraliser le débat sur la régulation républicaine des terres destinée à en empêcher l’accaparement.
L’idée d’une dynamique juridique, politique et stratégique d’une régulation républicaine des terres fondée sur une réforme foncière nationale inclusive au Cameroun, ne plaît pas à tous. Il existe en effet des groupes de puissance et d’influence liés à des classes ou fractions de classes ou encore à des communautés ou fractions de communautés qui préfèrent un statu quo crisogène et polémogène. C’est que ces groupes tirent parti de la situation anarchique créée par le conflit entre les normes souveraines, les normes marchandes et les normes communautaires de l’appropriation et d’exploitation de la terre, conflit qui se durcit avec la tropicalisation des formes néo -liberzles et ultra- libérales d’accaparement des terres à travers des tactiques compradores ou impérialistes. Bien évidemment, ces lobbies sont gouvernés par des calculs d’hégémonisme et d’expansionnisme d’ordre capitalistique (argent) ou d’ordre omphalique (nombrilisme). Le capitalisme sauvage en matière foncière arrange les prétentions latifundiaires de ces différents lobbies. ils ne peuvent alors être en faveur d’une politique de régulation républicaine de la terre à même de tempérer des dynamiques de sur-accumulation foncière accentuant les inégalités en la matière au risque de susciter des mobilisations réactives véhémentes et violentes . Une république exemplaire, sage et intelligente ne peut pas rester indifférente à de telles tensions qui peuvent y conduire à la guerre intérieure. Les lobbies de classe ou lobbies communautaires tirant profit d’une telle situation ne veulent rien entendre. ils font feu de tout bois pour laisser croire que ce sont ceux qui soulignent les tensions liées à une dynamique d’appropriation déréglée et sauvage des terres qui sont en faute. ils multiplient alors des manœuvres idéologiques pour faire croire que ceux qui plaident pour une régulation républicaine des terres sont contre l’ unité nationale ,le vivre-ensemble et la concorde inter-communautaire ou la paix sociale. Par un retournement ironique, les hégémonistes capitalistiques ou ethnocentriques qui veulent continuer à profiter de l’ hyper-speculation foncière, mentent contre les objectifs stabilisateurs, régulateurs et civilisateurs d’une gestion équitable, équilibrée et inclusif de la terre. La terre est dans la géo – sphère civilisationnelle africaine, un patrimoine commun dont la gestion doit être attentive aux exigences de consensus collectif sur son usage, son échange et son statut. Personne ne se cachera derrière le masque de la manipulation instrumentale pour empêcher que l’état de droit renforce les garanties républicaines d’une régulation civilisatrice de la gestion, de l’exploitation et de la valorisation de la terre. Ils ne feront croire à personne de sensé que ceux qui défendent une optique de gouvernance inclusive, coopérative, coproductive et redistributive de la terre en bonne intelligence républicaine, seraient des porteurs de la dissension entre classes et communautés.